
Le pape François dans ses derniers jours
Ceci est un partage sur un grand moment dans la vie de l'Église catholique, qui a été témoin des derniers jours du pape François et a accueilli le pape Léon XIV.
Lorsque le pape François fut admis à l'hôpital, j'ai eu le cœur lourd. John Mallare m'a aimablement invité à le rejoindre pour aller prier à l'extérieur devant l'hôpital, montrant ainsi la profonde sollicitude que nous partagions pour le Saint-Père.
Je veux mettre par écrit pour ce numéro de Chronica cet événement hors du commun dans l'histoire de l'Église catholique : j'ai été témoin du passage d’un pape à un autre et j'ai participé à cet événement.
Il y a un an, des amis des Philippines me contactaient pour savoir si je participerais à la messe chrismale avec le pape François dans la basilique Saint-Pierre de Rome. Ils voulaient regarder en direct la télévision, et scruter les visages des prêtres, en espérant y voir mon visage aussi. Je leur avais répondu que je regarderais la télévision comme eux, mais qu’ils me feraient sûrement des reproches de ne pas être là en personne. Je crains de ne pas avoir réussi à les unir physiquement à cet événement au Vatican, malgré leur désir d’être en communion avec le Saint-Père à cette occasion.
Cette année, en la Semaine sainte 2025, je me suis senti obligé d'y assister. Roger Nshono, Amos Onézaire et moi-même nous nous sommes unis à la messe chrismale dans la basilique Saint-Pierre, dans l'espoir de vivre une messe chrismale bénie et de pouvoir renouveler nos engagements sacerdotaux en présence du pape. Cependant, compte tenu de ses récents problèmes de santé, nous avons tous vécu un mélange d'espoir et d'inquiétude quant à sa présence. Célébrer la messe entourés de milliers de prêtres, d'évêques, de cardinaux et de fidèles fut une expérience magnifique et poignante. Pourtant, nous étions marqués par la tristesse en l’absence du pape François, en particulier le Jeudi Saint.
L'homélie du pape François, lue par le cardinal Domenico Calgagno, disait :
« Chers prêtres, chacun de nous a une Parole à accomplir. Chacun de nous a une relation avec la Parole de Dieu qui vient de loin. Nous ne la mettons au service de tous que lorsque la Bible reste notre première demeure. En elle, chacun de nous a des pages qui lui sont chères. C’est beau et important ! Aidons aussi les autres à trouver les pages de leur vie : peut-être les époux, lorsqu’ils choisissent les lectures de leur mariage ; ou ceux qui sont en deuil et qui cherchent des passages pour confier à la miséricorde de Dieu et à la prière de la communauté la personne défunte. Il y a une page de la vocation, en général, au début du cheminement de chacun de nous. Par son intermédiaire, si nous la gardons, Dieu nous appelle encore pour que l’amour ne se refroidisse pas. Cependant, pour chacun de nous, la page choisie par Jésus est également, et de manière particulière, importante. Nous Le suivons et c’est pour cette raison que nous sommes concernés et impliqués dans sa mission. » (Copyright © Dicastero per la Comunicazione - Libreria Editrice Vaticana)
Après la messe chrismale, nous nous sommes réunis avec nos confrères du Collegio CICM, Toussaint Monama, Flavien Ulrich Bouambe, John Mallare, Daniel Ocampo et Charlie Oasan.

Le Vendredi Saint
Le Vendredi Saint, rejoints par quelques compatriotes philippins, nous avons pris place près de l'allée centrale de la Basilique Saint-Pierre pour le service du Vendredi Saint, unis dans notre prière pour la santé du Pape. Malheureusement, nos espoirs de le voir ne se sont pas réalisés, nous laissant avec une douleur au cœur. Néanmoins, ce fut une expérience de prière profonde que d'avoir participé au service célébré en latin et en italien.
Le Dimanche de Pâques
Malgré tout, le dimanche de Pâques, une atmosphère de joie et d'espérance remplissait le cœur des personnes rassemblées sur la place Saint-Pierre. Nous sommes arrivés tôt pour nous assurer d’une bonne place, priant avec ferveur et espérant la présence du pape François. Pendant la messe, nouvelle désillusion : le Pape était de nouveau absent.
L'homélie du dimanche de Pâques du pape François a été lue par le cardinal Angelo Comastri sur la place Saint-Pierre, le 20 avril 2025.
« C’est l’annonce de Pâques : il faut le chercher ailleurs. Le Christ est ressuscité, il est vivant ! Il n’est pas resté prisonnier de la mort, il n’est plus enveloppé dans le linceul, et donc on ne peut pas l’enfermer dans une belle histoire à raconter, on ne peut pas en faire un héros du passé ou penser à Lui comme à une statue placée dans la salle d’un musée ! Au contraire, nous devons le chercher, et pour cela nous ne pouvons pas rester immobiles. Nous devons nous mettre en mouvement, sortir pour le chercher : le chercher dans notre vie, le chercher sur le visage de nos frères, le chercher dans le quotidien, le chercher partout sauf dans ce tombeau. »
Pourtant, le moment qui a suivi fut rempli d'une émotion joyeuse. Après la messe, alors que la foule s'attardait pleine d’espérance, le Saint-Père est apparu sur le balcon central de la basilique pour partager son message de Pâques et la bénédiction « Urbi et Orbi ». Le Pape salua la foule en ce matin de Pâques d'une voix affaiblie et rauque. Le cardinal Angelo Comastri lut le message de Pâques. L'archevêque Diego Ravelli lut la bénédiction « Urbi et Orbi » du pape.
« Le Christ est ressuscité ! Cette annonce renferme tout le sens de notre existence, qui n’est pas faite pour la mort mais pour la vie. Pâques est la fête de la vie ! Dieu nous a créés pour la vie et veut que l’humanité ressuscite ! À ses yeux, chaque vie est précieuse ! Celle de l’enfant dans le ventre de sa mère, comme celle de la personne âgée ou malade, considérées dans un nombre croissant de pays comme des personnes à rejeter.
Que de volonté de mort nous voyons chaque jour dans les nombreux conflits qui touchent différentes parties du monde ! Que de violence nous voyons souvent aussi dans les familles, à l’égard des femmes ou des enfants ! Que de mépris se nourrit parfois envers les plus faibles, les marginalisés, les migrants !
En ce jour, je voudrais que nous recommencions à espérer et à avoir confiance dans les autres, même dans ceux qui ne sont pas proches de nous ou qui viennent de pays lointains avec des usages, des modes de vie, des idées et des coutumes différents de ceux qui nous sont les plus familiers, car nous sommes tous enfants de Dieu ! » (Copyright © Dicastero per la Comunicazione - Libreria Editrice Vaticana)
Alors que je voulus quitter précipitamment la place pour arriver à temps au déjeuner de Pâques avec la communauté de la Casa, l'inattendu s'est produit. Les agents de sécurité ont fermé les barrières, nous disant que le Pape descendrait et saluerait les gens. Lorsque le Pape sur la papamobile est passé à deux mètres de moi, mon cœur s'est gonflé d'émotion. Il était là, luttant pour saluer ; sa fatigue était évidente, mais il était toujours rayonnant de joie et d'espérance pour tant de gens.
J’étais heureux de l’avoir brièvement aperçu depuis le balcon, mais j'ai eu en plus le cadeau d'une rencontre plus proche, que je n’oublierai jamais. Ce fut un vrai moment de grâce, sachant l'importance de ce dimanche de Pâques, qui était probablement son dernier. La gratitude m'a envahi le cœur pour cette bénédiction inattendue.
Le lundi de Pâques, le pape François est décédé.
Le lendemain matin, lundi de Pâques, au petit-déjeuner, j'ai pu partager cette expérience avec mon confrère Roger Nshono. Je lui ai dit qu’en voyant la fragilité du Pape, cela pourrait augurer pour lui un dernier dimanche de Pâques.
Ce matin-là, nous avons célébré la Sainte Messe à 9 heures, et notre prière a encore mentionné : « in unione con il nostro Papa e vescovo, Francesco ».
Mais peu de temps après la messe, j'ai commencé à recevoir des messages d'amis aux Philippines, me demandant si c’était vrai que le pape François était décédé. Pris au dépourvu, je leur ai suggéré de vérifier les informations. Mon cœur s'est serré lorsque j'ai appris qu'il était mort ce matin-là vers 7 h 30. J'ai éprouvé un sentiment pesant d’une grande perte, mais aussi d’une profonde gratitude d'avoir pu le voir, même si ce ne fut que pour un bref instant.
Bien que la tristesse m'enveloppait, j'ai trouvé du réconfort grâce à cette brève rencontre du jour de Pâques. Dans la prière, j'ai épanché mon cœur et exprimé ma gratitude pour un si bon berger du peuple de Dieu. Au fil des jours, des foules se sont rassemblées à l'extérieur de la basilique pour rendre hommage au pape bien-aimé.
Le jeudi de Pâques, les confrères du Généralat se sont rendus au Vatican pour présenter nos prières de gratitude et pour le repos éternel du Pape. En naviguant au milieu de milliers de personnes, nous sommes tombés par hasard sur John Mallare, qui nous a aidés à nous approcher au plus près du corps du pape François. Ce fut un autre moment d'une rencontre rapprochée et bénie avec le Pape.

Le samedi matin, dans l'octave de Pâques, Amos, Roger et moi avons assisté à la messe de requiem sur la place Saint-Pierre. L'atmosphère était solennelle, empreinte de tristesse et de gratitude : la place ne pouvait pas contenir les centaines de milliers de fidèles. La messe très solennelle a été présidée par le cardinal Giovanni Battista Re, qui a partagé ses réflexions dans son homélie.
« Malgré sa fragilité dernière et sa souffrance, le pape François a choisi de suivre cette voie du don jusqu’au dernier jour de sa vie terrestre. Il a suivi les traces de son Seigneur, le bon Pasteur, qui a aimé ses brebis jusqu’à donner sa vie pour elles.
La décision de prendre le nom de François est immédiatement apparue comme le choix d’un programme et d’un style sur lesquels il souhaitait fonder son pontificat, en cherchant à s’inspirer de l’esprit de saint François d’Assise.
Il a conservé son tempérament et sa manière de guider son troupeau, et a immédiatement imprimé sa forte personnalité dans la gouvernance de l’Église, en établissant un contact direct avec les individus et les populations, désireux d’être proche de tous, avec une attention particulière pour les personnes en difficulté, se dépensant sans compter, en particulier pour les plus démunis, les exclus. Il a été un pape parmi les gens, avec un cœur ouvert à tous. Il a également été un pape attentif à ce qui émergeait de nouveau dans la société et à ce que l’Esprit Saint suscitait dans l’Église. » (BOLLETINO: Sala Stampa Della Santa Sede)
Sortir de la place ne fut pas une simple affaire : les routes de Rome étant fermées pour permettre la procession transportant le corps du pape François vers la basilique de Santa Maria Maggiore, son lieu de repos choisi.

Le lendemain de l'enterrement du pape François, dimanche après-midi, Celso Tabalanza m'a invité à l'accompagner pour visiter le tombeau du pape François dans la basilique de Santa Maria Maggiore. Nous sommes arrivés sur la place derrière la basilique, où une longue file de personnes nous précédait. Nous avons fait la queue pendant deux heures par un temps changeant : un ciel chaud et ensoleillé alternant avec de la bruine et des conditions nuageuses.
L'héritage du pape François est celui de la compassion et du changement, qui ont inspiré de nombreuses initiatives au sein de l'Église. Son influence a touché profondément le cœur de beaucoup, et nous invite à reconnaître la présence aimante de Dieu en chaque individu.
Les jours qui ont suivi ont été des jours de joie et de gratitude pour les pensées, les actes et les paroles du bien-aimé pape François, alors que le monde entier attendait plein d’espèrance le Conclave qui allait élire le nouveau successeur du premier pape, Pierre.
Le Conclave
Le 7 mai fut désigné pour le début du Conclave. Le monde avait les yeux fixé sur le Vatican, en particulier sur la chapelle Sixtine et, plus précisément, sur la cheminée au sommet de la chapelle. Beaucoup de gens savaient qu'il n'y aurait pas de fumée blanche le premier jour.
Le 8 mai
Le 8 mai, Charles Phukuta et moi-même avons concélébré une messe avec nos confrères dans la chapelle de la Casa Generalizia. C’était le 26ème anniversaire de l’ordination sacerdotale de Charles et le 33ème pour moi. De plus, la Sainte Messe fut offerte à l'intention du Conclave. Nous avons profité du bon déjeuner pour célébrer ces anniversaires du 8 mai. Pendant le repas, nous discutions des cardinaux « papabile », en faisant de l’humour au sujet de celui qui pourrait être le prochain pape. C’était normal, pour un groupe CICM, de mentionner le cardinal Antonio Luis Tagle comme l'un de nos préférés.
Le cardinal Tagle est l'un des favoris de CICM depuis qu'il a obtenu son diplôme d'études secondaires dans une école fondée par CICM, l'école Saint Andrew, à Parañaque City, aux Philippines. Il a également résidé au Collegio CICM à Rome tout en poursuivant ses études. Le sympathique cardinal a également enseigné à la Maryhill School of Theology, l’école de théologie CICM à Quezon City, aux Philippines. Pendant que nous parlions de tout et de rien, nous priions en même temps Dieu et faisions confiance à l'Esprit Saint qui doit guider les Cardinaux dans le choix d’un bon pasteur pour l'Église.
Nous pensions que le 8 mai pourrait être une bonne date pour l'annonce d'un nouveau pape. Après le déjeuner, certains des confrères de la Casa décidèrent d'aller à la Piazza di San Pietro, pressentant fortement que la fumée blanche apparaîtrait ce soir-là et qu'un nouveau pape serait proclamé.
J'ai quitté la Casa à 17 heures et je suis descendu à pied jusqu'à la Via della Pisana pour attendre le bus 881. J'avais gardé mon téléphone allumé, regardant la vidéo en direct de la cheminée de la chapelle Sixtine. Je ne voulais pas manquer le moment où la fumée blanche apparaitrait, même si je n’étais pas sur place. Après avoir attendu à l'arrêt de bus pendant environ 15 minutes, Roger Nshono et Amos Onézaire arrivèrent au même arrêt.
Avec d'autres passagers que nous ne connaissions pas, nous sommes tous montés à bord du bus 881. J'ai gardé mon téléphone allumé pour montrer la vidéo, en attendant qu'il y ait de la fumée qui s'échappe de la cheminée. Nous avons vu une famille de trois mouettes, deux adultes et un bébé, se poser et marcher autour de la cheminée. Nous nous disions que la fumée blanche sortirait bientôt, notant que la famille des mouettes était là pour l'accueillir.
Alors que le bus approchait de la Cité du Vatican, j'ai remarqué la fumée provenant de la cheminée, tout comme je l'avais vue sur l'écran de mon téléphone. Je me suis exclamé : « Il y a de la fumée blanche qui arrive ! » Une fille assise à côté de moi a jeté un coup d'œil à mon téléphone et m'a demandé :
« Fumata bianca, fumata bianca ? » J'ai répondu : « Sì, è fumata bianca ! »
C'était en effet de la fumée blanche. Nous avons un pape ! Beaucoup dans le bus ont éclaté de joie, tout en me disant que certains autres passagers semblaient peu intéressés par l'élection du pape.
Après quelques secondes de fumée blanche sur mon smartphone, notre bus s'est arrêté, ainsi que tous les autres véhicules sur la route. J'ai vu la police bloquer toutes les voitures et mettre les barrières. On nous a fait descendre du bus car ce n’était pas possible de continuer. Tout le monde dans le bus était en joie et criait « abbiamo un nuovo Papa ! »
Tout le monde se précipita sur la Via Cavalleggeri. Les gens des magasins criaient aussi :
« abbiamo un nuovo Papa ! » Je voyais les gens se précipiter pour atteindre la Piazza di San Pietro. J’ai supposé que tout le monde se précipitait pour voir cette fumée blanche.
Dans mon esprit, c’était comme une scène de film représentant la place d’une ancienne ville européenne où une nouvelle importante devait être annoncée, comme si la place de la ville était la seule source d'information, et les gens s’y précipitaient pour s'y rassembler. Cela devait être ainsi avant les technologies modernes. Tout le monde courait vers la place pour une grande nouvelle. En effet, l'annonce d'un nouveau pape est une grande nouvelle, non seulement pour la ville mais pour le monde entier.
Amos, Roger et moi nous nous sommes joints à la ruée jusqu'à ce que nous atteignions les barrières de sécurité, où les gens étaient contrôlés. J'ai pu me joindre à la file d'attente où le personnel des médias avait un accès prioritaire. J’ai pu entrer dans un des parcs à l’avant de la place, où le grand balcon central était visible au loin. Une foule immense était déjà rassemblée sur la place. Les gens attendaient. Des chants s’élevaient, et quelques noms de « papabile » étaient prononcés dans la foule.
Environ 60 minutes se sont écoulées lorsque la grande porte du balcon a commencé à s'ouvrir et que la foule a crié d'excitation. Les hommes qui sont sortis sur le balcon semblaient assez petits depuis ma place. Heureusement, mon téléphone dispose d'une excellente fonction de zoom, ce qui me permit de voir clairement leurs visages et de capter de bonnes vidéos et des photos de l'annonce.
Le cardinal annonça en latin : « Habemus Papam...» La foule a explosé de joie et d'excitation. Il a poursuivi : « Robertus Franciscus Cardinalis Prevost... Papa Leonem XIV ». Les gens applaudirent, mais pas aussi fort que lorsque la fumée blanche est sortie et l'annonce de « Habemus Papam » a été faite. Dans la foule, les gens se demandaient les uns aux autres : « Che è ? » — « Qui est-il ? »
Le nom du nouveau pape n'avait pas été mentionné dans les médias ou les commentaires publics. Néanmoins, l'annonce d'un nouveau pape remplit le peuple de joie et d'excitation dans l’attente de son apparition. La fanfare de la Garde suisse a commencé à jouer de la musique en s’avançant, et se positionnant devant la basilique, juste en dessous et devant le balcon central.
Les deux balcons latéraux étaient également remplis de cardinaux avec leurs barrettes rouges ; ils attendaient l'apparition du nouveau pape qu'ils avaient élu.

70 minutes après l'apparition de la fumée blanche, l’immense porte du balcon central a commencé à s'ouvrir, provoquant des acclamations et des applaudissements de jubilation de la foule. Un homme vêtu d'un vêtement rouge et d'une cape blanche est apparu sur le balcon. La foule applaudissait et scandait : « Papa Leone ! Papa Leone ! »
Les premières paroles du nouveau Pape furent : « Che la pace del Cristo risorto sia con voi ». Les gens ont répondu, quelque peu incertains : « E con il tuo spirito. » Ils ont continué à applaudir, à crier et à scander : « Papa Leone ! Papa Leone ! » Des gens représentant diverses nations et agitant des drapeaux nationaux célébrèrent l’événement dans la jubilation.
« La paix soit avec vous tous ! Chers frères et sœurs, ce sont les premières paroles prononcées par le Christ ressuscité, le Bon Pasteur qui a donné sa vie pour le troupeau de Dieu. Je voudrais que cette salutation de paix résonne dans vos cœurs, dans vos familles, parmi tous les peuples, où qu'ils se trouvent, dans toutes les nations et dans le monde entier. La paix soit avec vous ! C'est la paix du Christ ressuscité. Une paix désarmée et désarmante, humble et persévérante. Une paix qui vient de Dieu, le Dieu qui nous aime tous, sans condition. […] Ensemble, nous devons chercher des moyens d’être une Église missionnaire, une Église qui construit des ponts et encourage le dialogue, une Église toujours ouverte à l’accueil, comme cette place avec ses bras ouverts, à tous ceux qui ont besoin de notre charité, de notre présence, de notre disponibilité au dialogue et de notre amour. » (Traduit de l'anglais à partir de Vatican News)

Après avoir prononcé son message, le pape est resté sur le balcon pendant un certain temps, observant la foule et saluant les gens sur la place. Finalement, le pape Leon s'est retourné, signalant la fin de sa joyeuse présentation. Les gens commencèrent alors à quitter la place, heureux et comblés d'avoir prié pour le succès du conclave et l'élection du pape.
En quittant le centre de la place, les gens ont pris la route pour rentrer chez eux, à pied car aucun bus n'était disponible.
Messe d'investiture du pape Léon XIV
Le 18 mai à 6h00 du matin, Anthony Lim nous a conduits, Amos, Roger et moi, au Vatican pour assister et concélébrer la messe inaugurale du pape Léon XIV. Les environs du Vatican étaient fermés à la circulation. Anthony nous a déposés à l'endroit le plus proche près du Vatican. Nous sommes descendus et nous avons commencé à marcher. Nous avons pris la file d'attente pour le contrôle de sécurité des prêtres qui concélébraient. À 7 heures, nous avons pu nous asseoir à un endroit idéal pour voir le nouveau Pape. La foule, laïcs, religieux et prêtres, affluait par milliers sur la Piazza di San Pietro. Vers 9 heures du matin, inauguration du nouveau pontificat, le Pape est apparu dans sa papamobile pour faire le tour de la place, saluant et bénissant les gens. C'était inédit pour un Pape de saluer les gens en faisant le tour de la place avant la célébration de la Sainte Messe. Des centaines de milliers de fidèles sont venu célébrer en grande joie l'investiture du Pape Léon XIV. La cérémonie a marqué le début d'une nouvelle ère pour le ministère pétrinien au sein de l'Église catholique.
« À notre époque, nous voyons encore trop de discorde, trop de blessures causées par la haine, la violence, les préjugés, la peur de l’autre, par un paradigme économique qui exploite les ressources de la Terre et marginalise les plus pauvres. Et nous voulons être, au cœur de cette pâte, un petit levain d’unité, de communion, de fraternité. Nous voulons dire au monde, avec humilité et joie : regardez le Christ ! Approchez-vous de Lui ! Accueillez sa Parole qui illumine et console ! Écoutez sa proposition d’amour pour devenir son unique famille : dans l’unique Christ, nous sommes un. Et c’est la route à parcourir ensemble, entre nous, mais aussi avec les Églises chrétiennes sœurs, avec ceux qui suivent d’autres chemins religieux, avec ceux qui cultivent l’inquiétude de la recherche de Dieu, avec toutes les femmes et tous les hommes de bonne volonté, pour construire un monde nouveau où règne la paix ! Tel est l’esprit missionnaire qui doit nous animer, sans nous enfermer dans notre petit groupe ni nous sentir supérieurs au monde ; nous sommes appelés à offrir à tous l’amour de Dieu, afin que se réalise cette unité qui n’efface pas les différences, mais valorise l’histoire personnelle de chacun et la culture sociale et religieuse de chaque peuple. »

Je suis vraiment très heureux d'avoir pu vivre ces événements remarquables, de sentir le souffle de l'histoire dans l'air alors que j'étais témoin de ce moment monumental pour l'Église et pour le monde. Ce fut un privilège extraordinaire de faire partie d'une période aussi transformatrice, où chaque instant résonnait de sens et d'espoir
- Renillo Sta. Ana, cicm


