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    Lazare à votre porte

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    Mbuela Jean SylvereBy Jean-Sylvère Mbuela Pfuti, cicm

    S’il y a quelques histoires que nous nous rappelons facilement dans la Bible, l’homme riche et Lazare est l’une d’entre elles (Lc16:19-31). L’histoire est intéressante et semble comme un livre que vous venez d’ouvrir et ne cessez de lire jusqu’à la dernière page. L’histoire est unique et inhabituelle. La plupart des paraboles de Jésus ont eu souvent pour sujet la nature, la vie quotidienne, les coutumes et la société, et non pas des visions de l’au-delà, complètes avec le feu et des gouffres. La parabole de Lazare et du riche est la seule dans laquelle de vraies personnes sont nommées.

    Plusieurs personnes sont convaincues qu’il s’agit ici d’un pur mythe, et la plupart des interprétations du passage sont fallacieuses et trompeuses. Pour d’autres personnes, c’est plutôt une parabole ou une histoire racontée par Jésus pour donner des détails au sujet de la punition qui attend les pécheurs en enfer. On doit admettre, cette parabole montre un jugement dont les conséquences sont très graves et qui nous rend conscients des injustices sociales.

    Pourtant il faut le dire, cette histoire dramatique se reproduit encore de nos jours. Plusieurs Lazares se tiennent à nos portes. Les pauvres du monde sont encore couchés à la porte des riches. Il y a plus d’un milliard de personnes dans le monde d’aujourd’hui qui ne reçoivent pas assez de nourriture pour manger. Beaucoup n’ont pas de place reposer leur tête. L’écart entre les riches elles pauvres n’a cessé de croître depuis des décennies et n’a jamais été aussi grand.

    Il y a eu quelques signes encourageants d’amélioration. Comme la crise financière mondiale affecte également ce qu’on appelle les pays développés, tout le monde devient de plus en plus conscient de l’abîme qui sépare les gens. Et les gens sont de plus en plus informés sur la pauvreté et la crise chez eux « à la maison » aussi. Les institutions religieuses sont aussi touchées et luttent pour survivre en réduisant les entités, les dépenses et en valorisant des tâches bien spéciales. C’est un nouveau défi pour nous tous. Beaucoup de gens se sentent impuissants lorsqu’ils contemplent l’avenir. Comment continuer à être fidèle aux paroles de Jésus ? Quelle devrait être la contribution de chacun ?

    Cette période difficile est également une occasion pour nous de porter témoignage. C’est bien cela,

    C’est quand nous n’avons pas grand-chose que nous devons partager, nous réveiller et répondre à Lazare à notre porte.

    Les Constitutions CICM, aussi bien que certains documents de l’Église insistent sur l’option ou la préférence pour les pauvres. Ceci montre la primauté de la mise en pratique de la charité chrétienne, à laquelle toute la tradition de l’Église porte témoignage. Comme l’Église enseigne cette charité chrétienne devrait influer sur la vie de chaque chrétien, étant donné que chacun ou chacune doit se mettre à l’imitation de la vie de Jésus Christ, mais cela s’applique également à nos responsabilités sociales et donc à notre manière de vivre, et aux décisions logiques à faire concernant la possession et l’utilisation des biens matériels.

    Cette option pour les pauvres est une option de vie que nous avons choisie et qui devrait inspirer nos décisions. Nous ne pouvons pas ignorer les multitudes immenses des affamés, des mendiants, et des sans-abri, et surtout ceux qui sont sans espoir d’un avenir meilleur, gens qui sont présents partout dans le monde. De fait, la pauvreté n’est pas que matérielle, elle a, nous le savons, plusieurs autres formes, notamment la pauvreté culturelle et spirituelle (Centesimus Annus, 57).

    Il est impossible aujourd’hui de ne pas prendre en considération l’existence de ces réalités. Les ignorer reviendrait à s’identifier l’homme riche qui prétendait ne pas voir le mendiant Lazare couché sa porte.

    Les communautés religieuses et en particulier CICM ont mis en place la commission JPIC et encouragent de partage que nous avons pour que nous prenions conscience des questions sociales du monde dans lequel nous vivons. Est-ce que nous considérons ceci comme une dimension de notre vocation ? Partageons-nous ce que nous avons, notre temps et nos connaissances avec les nécessiteux ? Savons-nous réellement voir Lazare devant nos portes ? Comme l’écrit Saint Augustin, Dieu ne demande pas beaucoup de vous. Il demande de retour ce qu’il vous a donné, et de lui vous recevez tout ce qu’il vous faut suffisamment. Ce que les riches ont de superflu appartient aux besoins des pauvres. Lorsque vous possédez plus que vous n’en avez besoin alors vous possédez ce qui appartient aux d’autres.

    Comment pouvons-nous changer cela ? Comment pouvons-nous porter des fruits en vue du règne de Dieu, qui est le règne de la justice et la paix ? Jésus veut que nous nous levions et allions à la rencontre de Lazare qui se tient notre porte. Beaucoup l’ont déjà dit : “la Paix et le partage commencent à la maison, dans nos cœurs.”

    “Personne n’est si pauvre qu’il/elle n’a rien à donner et personne n’est si riche qu’il/elle n’a besoin de ne rien recevoir des autres.”