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    CICM-US se joint à la CMSM pour réclamer un changement authentique en vue d’enrayer le racisme et la brutalité

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    Jean PeetersPar Celso Tabalanza, cicm  

    Au lendemain d’une semaine d’agitations aux États-Unis, la Conference of Major Superiors of Men (CMSM), Conférence des Su­périeurs majeurs pour des instituts masculins, qui représente les diri­geants de plus de 200 instituts re­ligieux catholiques d’hommes à travers les États-Unis, condamne publiquement le racisme. Nous condamnons une brutalité à cou­per le souffle et nous appelons à des réformes des politiques et des pratiques qui ont opprimé les Noirs américains. Nous prions également pour qu’il soit mis fin à la violence nationale qui a été dé­clenchée et pour que le chemin à suivre soit fondé sur la paix et con­duise à un véritable changement.

    Ce moment dans notre nation et dans la vie de notre Église exige plus qu’une déclaration d’an­goisse. Il exige que nous nous en­gagions publiquement à changer, en commençant par nous-mêmes. Nous devons entreprendre un ef­fort collectif - en tant qu’instituts religieux pour hommes, monas­tères et sociétés de vie apostolique pour travailler à démanteler les pratiques individuelles et systé­miques qui perpétuent le racisme dans les lieux où nous vivons et travaillons. Nous devons être à l’écoute. Nous devons faire notre deuil. Nous devons nous repentir. Nous devons changer.

    Une culture du jetable, qui pri­vilégie la propriété aux dépens des personnes et affirme que certaines vies valent plus que d’autres, viole la dignité humaine sur laquelle se fondent notre foi et notre vocation. Dire que nous représentons un Évangile de vie signifie que nous ne pouvons pas détourner le regard ou ne pas entendre ou voir les per­sonnes qui souffrent.

    Pour poursuivre authentique­ment le changement, il faut tenir compte de son propre passé. Cela nous concerne également.

    Le bilan historique de l’Église catholique aux États-Unis en ma­tière de racisme reflète un manque de leadership prophétique et d’hu­manité tout au long de l’histoire, reflétant trop souvent la morale acceptée de l’époque. Alors que nombre de nos frères et instituts ont été en première ligne dans la lutte pour les droits civils, nous re­connaissons que certaines congré­gations possédaient des esclaves et refusaient d’accepter les hommes noirs et autres hommes de couleur à la profession reli­gieuse et à l’ordination. Bien que nous ayons créé des ministères, construit des écoles et fourni des efforts en matière de justice so­ciale pour servir explicitement les communautés de couleur, nous n’avons pas toujours pratiqué une véritable égalité, le genre d’égalité qui cherche à comprendre et à s’ef­forcer de parvenir à la complé­mentarité. Dans notre désir de nous élever, nous avons parfois été paternalistes et avons même per­pétué la ségrégation.

    Pour être des leaders prophé­tiques, nous devons nommer les péchés du passé, écouter humble­ment ceux qui sont blessés par le racisme et être prêts à être mal à l’aise avec nos préjugés indivi­duels et collectifs. Nous devons écouter ceux qui, au sein de nos propres communautés, sont mar­ginalisés, ont été réduits au silence ou restent ignorés. Nous devons nous sentir responsables.

    La CMSM reconnaît que ce tra­vail essentiel doit avoir des résul­tats palpables qui témoignent du pouvoir de transformation de l’Es­prit Saint agissant à travers et en chacun de nous. Nous nous enga­gerons à prêcher, à enseigner, à prier et à nous mobiliser avec de nouvelles méthodes.

    Nous demandons à toutes les personnes de bonne volonté de prier pour cet engagement, afin que nous puissions vivre la question que la Servante de Dieu, Sœur Thea Bowman, FSPA (Franciscan Sis­ters of Perpetual Adoration), a po­sée à la Conférence des évêques américains en 1989 : « Comment pouvons-nous travailler ensemble afin que nous ayons tous accès à l’égalité à la contribution - l’égalité des chances - l’égalité à la participa­tion ». Puisse le témoignage auda­cieux de la sœur Thea nous servir de guide pour un changement fon­damental dans notre Église et dans tous les lieux où nous travaillons pour partager la Bonne Nouvelle de l’Évangile de Jésus-Christ. ■


    We've learned that quiet isn't always peace
    And the norms and notions
    of what just is
    Isn't always just-ice

    Amanda Gorman