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    Être engagé pour JPIC dans un monde en mutation

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    Charles PhukutaMárcio Flávio Martins, cicm
    Conseiller général

     

    « L'Esprit du Seigneur est sur moi parce qu'il m'a conféré l’onction pour annoncer la Bonne Nouvelle aux pauvres. Il m'a envoyé proclamer aux captifs la libération, aux aveugles le retour à la vue, renvoyer les opprimés en liberté. » (Luc 4 :18)

    Le XVIème Chapitre Général de CICM, comme le Chapitre Général précédent, considère la Justice, la Paix et l'Intégrité de la Création (JPIC) comme un élément essentiel de notre activité missionnaire. Dans l'esprit du dernier Chapitre général, je souhaite développer cette réflexion au sujet de JPIC dans un monde en mutation. En résumé, j'ai l'intention de discuter de quatre points : JPIC commence à la maison, JPIC dans la Bible, JPIC dans la doctrine sociale de l'Église, et enfin, l'importance de JPIC pour annoncer l'Évangile dans un monde en mutation.

    JPIC commence à la maison.

    Souvent, nous entendons des questions pertinentes et troublantes : comment pouvons-nous parler de justice et de paix ailleurs si, au sein de nos communautés, nous ne développons pas des relations pacifiques et respectueuses ? Comment pouvons-nous parler de la pollution des océans si, dans nos communautés, nous ne procédons pas à un tri et à une élimination adéquates des déchets et des ordures ? Comment pouvons-nous nous préoccuper du trou dans la couche d'ozone si nous n'appliquons pas les 3R dans nos communautés (réduire, réutiliser et recycler) ? Comment pouvons-nous nous joindre à des rassemblements pour toutes sortes de causes, si nous ne traitons pas nos employés et nos collaborateurs de manière juste et équitable ? Comment pouvons-nous nous engager au service des migrants si nous refusons de vivre avec des confrères d'autres nationalités ? Comment pouvons-nous parler de justice si nos attitudes sont imprégnées de cléricalisme, d'abus de pouvoir et de relations qui ne conviennent pas ? Comment pouvons-nous dénoncer les politiciens corrompus si la corruption, malheureusement, frappe à la porte de certaines de nos communautés ? Comme le dit l'adage, « joignez le geste à la parole ! » Nous devons « joindre le geste à la parole » pour avoir un impact positif sur le monde.

    En réfléchissant et en écrivant, je me souviens de certains confrères réputés qui se sont consacrés au ministère JPIC. Quelques-uns d'entre eux sont Raymond Bodson, missionnaire belge aux Philippines ; Jan Hanssens, missionnaire belge en Haïti ; et Daniel Orpilla, missionnaire philippin au Brésil. Ces confrères m'ont inspiré par leur passion et leur engagement envers JPIC. Beaucoup d'autres confrères ont servi et servent encore dans le ministère JPIC, et il est impossible de tous les mentionner ici. Cependant, en observant leur ministère JPIC, j'ai réalisé à quel point ce ministère est particulier et unique, et seuls certains ont le cœur et les compétences nécessaires pour l'embrasser pleinement et passionnément. Néanmoins, JPIC s'adresse à tous, car son fondement se trouve dans la Bible et la doctrine sociale de l'Église. Par conséquent, tout le monde peut développer les compétences nécessaires pour promouvoir JPIC, même à travers de simples initiatives.

    En tant que communauté, nous devrions donner la priorité à la pratique de JPIC. Nous devons commencer par le vivre dans notre vie quotidienne. Cela peut être réalisé en accomplissant de petits actes de gentillesse et en entretenant des relations basées sur le respect mutuel. Notre prochaine étape devrait être de participer à des réseaux avec différentes organisations ecclésiales, ONG et individus qui sont directement ou indirectement impliqués dans les préoccupations de JPIC.

    JPIC dans la Bible

    L'Ancien Testament nous place devant le Dieu de la Création. Nous sommes devant un Dieu qui crée et prend soin de sa création. Il s'attend à ce que nous développions une relation respectueuse avec l'environnement et les uns avec les autres. (Exode 23 :10-11, Lévitique 25 :1-7, Lév 25 :7, Exode 23 :4-5). Dans l'Ancien Testament, nous trouvons les prophètes. C'étaient des gens courageux appelés et envoyés pour proclamer la vérité au nom de Dieu. Ils n'avaient pas peur de se joindre aux opprimés dans leur lutte pour la justice sociale contre les oppresseurs économiques, politiques et religieux. Les rois, les chefs religieux et les propriétaires terriens n'ont pas intimidé les prophètes, qui ont dénoncé tout ce qui opprimait les gens. Ils ont également pris le parti de ces personnes en les encourageant à défendre leurs droits et à espérer une société meilleure et plus juste. (Is 1, 10-17, Jr 7, 1-7, Amos 5, 11-15 ; 21-24, Mi 6, 1-8).

    Tout au long du Nouveau Testament, Jésus a fait preuve à plusieurs reprises d'une grande compassion envers les opprimés, les abandonnés, les persécutés, les pauvres, les étrangers et les minorités. Par exemple, un jour de sabbat, Jésus a permis à ses disciples de manger, montrant ainsi qu'il est plus important de sauver la vie que de suivre la loi. Jésus avait également une relation unique avec les gens qui dépassaient les frontières culturelles, religieuses, de genre et sociales. Ses rencontres avec les Samaritains sont un exemple clair de cet amour inconditionnel envers tous. (Marc 2 :23, Luc 4 :18-19, Matthieu 5 :1-11, Matthieu 6 :3).

    L'annonce du Royaume de Dieu par Jésus mérite d'être mentionnée, en particulier à une époque de grande pauvreté et de grande souffrance. En tant que Messie, il a apporté l'espérance aux gens en proclamant le Royaume de Dieu. Bien que sa proclamation renvoyait à l’eschatologique, il parlait en même temps d'une nouvelle réalité socio-économico-politique où les gens pourraient faire l'expérience d’une vie en abondance. Jésus promettait la plénitude de la vie ici sur terre et dans l'éternité, car il parlait du « déjà là» du Salut et du « pas encore ». Dans Jean 10 :10, Jésus disait : « Je suis venu pour qu'ils aient la vie et qu'ils en jouissent, et qu'ils l'aient en abondance », tandis que dans Matthieu 25 : 46, il disait : « Et ceux-ci iront au châtiment éternel, mais les justes à la vie éternelle. »

    JPIC et la doctrine sociale de l'Église

    Au cours de mes études théologiques, une de mes professeurs m'a dit un jour que les documents de l'Église les moins lus sont ceux qui se rapportent à la Doctrine sociale de l'Église (DSE). Bien qu'elle ait eu ses raisons de dire cela, j'ai de fait observé que très peu de catholiques s'intéressent à l'étude et à la pratique de la doctrine sociale de l'Église. En ignorant la DSE, nous manquons l'occasion de nous enrichir et de nous doter de divers documents qui nous aident à développer une présence missionnaire prophétique et libératrice dans le monde. Depuis Rerum Novarum (1891), l'encyclique du pape Léon XIII sur le capital et le travail, jusqu'à ces derniers jours, de nombreux documents de l'Église ont été publiés, chacun tentant d'aborder les réalités sociales concrètes auxquelles sont confrontés les peuples du monde entier. La publication de ces documents montre que l'Église universelle n'est pas indifférente aux peuples abandonnés et opprimés dans le monde entier. L'un des documents les plus cités de l'Église est Gaudium et Spes de Vatican II, qui dit : «Les joies et les espérances, les peines et les angoisses des hommes de ce temps, en particulier de ceux qui sont pauvres ou affligés de quelque manière que ce soit, ce sont les joies et les espérances, les peines et les angoisses des disciples du Christ » (GS 1).

    Au cours des dernières années, le pape François a apporté des changements significatifs dans l'Église catholique, l'orientant vers une présence plus prophétique et libératrice dans le monde. Ses documents, à savoir Evangelii Gaudium (2013), Laudato Si (2015) et Fratelli Tutti (2020),   sont les trois documents les plus importants qui mettent en évidence ses préoccupations pour la justice, la paix et l'intégrité de la création. Cependant, l'impact du pape François va au-delà de ses écrits ; ses actions et sa prédication ont eu un effet profond sur l'Église et sur le monde. Sa préoccupation pour les personnes marginalisées et l'environnement a placé la Justice, la Paix et l'Intégrité de la Création (JPIC) au cœur de la mission de l'Église. Le pape François a revigoré l'option préférentielle de l'Église pour les pauvres, et son désir d'une Église missionnaire renouvelée est évident. Par exemple, dans Evangelii gaudium, le mot « pauvre » est mentionné 91 fois, « paix » 58 fois et « justice » 37 fois.

    Les enseignements du pape François portent souvent sur la justice, la paix, l'amour les uns pour les autres et la protection de la création. Il invite l'humanité à se convertir, à changer de mode de vie, à prendre conscience du consumérisme et à lutter contre le réchauffement climatique (LS 23). Le Pape nous appelle à une conversion écologique et à améliorer notre relation avec la création en devenant des fidèles intendants de l'œuvre de Dieu (LS 217) ; surtout, le Pape nous appelle à prendre conscience du grave péché social dont les pauvres sont les premières victimes (LS 30).

    JPIC est un moyen de proclamer l'Évangile dans un monde en mutation.

    Le XVIème Chapitre général avait pour thème « Témoigner de l'Évangile dans un monde en mutation ». La Congrégation du Cœur Immaculé de Marie (CICM) répand l'Évangile à travers le monde depuis plus de 160 ans. Nous avons été présents dans divers contextes et à différentes époques tout au long de l'histoire de l'humanité. Nous avons survécu à la révolution des Boxers en Chine, à plusieurs pandémies et à deux guerres mondiales. Cependant, non seulement nous avons survécu, mais nous avons aussi persévéré dans l'annonce de l'Évangile en période de crise profonde. CICM a toujours été attentif aux signes des temps et a répondu aux défis posés à l'Institut avec un esprit prophétique.

    La mission de diffusion de l'Évangile se poursuit à différentes époques et dans différents contextes. Il est de notre devoir d'annoncer l'Évangile de manière efficace et cohérente, sans hésitation ni crainte. Nous sommes appelés à nous engager dans diverses réalités sociales qui exigent notre présence missionnaire, prophétique et libératrice. À cet égard, nous sommes confrontés à plusieurs défis sociaux dans ce monde en mutation où CICM a un rôle prophétique à jouer. Ces défis sont les suivants :

    •  Prendre soin de tous et particulièrement des populations autochtones vivant dans la pauvreté, dans les zones urbaines et rurales.
    •  S'occuper des personnes âgées et des enfants abandonnés.
    •  Prendre soin de l'environnement en favorisant le reboisement là où c'est nécessaire.
    •  Prendre soin et défendre la dignité des femmes qui subissent des violences, qui sont persécutées ou abandonnées.
    •  Prendre soin et promouvoir la dignité des homosexuels (LGBTQIA+).
    •  Prendre soin des migrants.
    •  Prendre soin de personnes souffrant de dépression et de solitude.
    •  Fournir de la nourriture, des vêtements et de l'amour aux sans-abri et aux personnes abandonnées.
    •  Œuvrer à la réconciliation et au dialogue entre les différents groupes ethniques.
    •  Éduquer les enfants, les jeunes et les adultes, en particulier ceux issus de milieux défavorisés.
    •  Promouvoir la sensibilisation écologique, l'éducation et le tri des déchets.
    •  Promouvoir l'éco-spiritualité et l'harmonie avec la création.
    •  Promouvoir la Doctrine Sociale de l'Église parmi les laïcs et au sein de notre communauté.
    •  Promouvoir diverses organisations qui visent à lutter contre la corruption.
    •  Promouvoir le bon usage des médias sociaux et lutter contre les fausses nouvelles.
    •  Lutter contre toutes les formes de racisme.
    •  S'engager dans le dialogue interreligieux et l'œcuménisme pour promouvoir la coexistence pacifique et juste des personnes de diverses confessions.

    Les réalités sociales sont probablement infinies. Il est important de modifier cette liste en fonction du contexte social dans lequel nous nous trouvons. Quelle que soit la société, nous rencontrerons des personnes qui luttent pour diverses raisons. Nous ne pouvons pas ignorer ces problèmes et prétendre que tout va bien. Le livre de l'Apocalypse nous exhorte à agir : « Je connais tes œuvres, je sais que tu n'es ni froid ni chaud. J'aimerais que tu sois l'un ou l'autre ! C'est pourquoi, parce que tu es tiède, ni chaud ni froid, je vais te vomir de ma bouche » (Ap 3, 15-16).

    Notes finales

    Le ministère JPIC peut avoir un impact significatif sur la vie de ceux qui l'adoptent. Cela peut devenir une façon de vivre et de mener à bien une mission. Le ministère JPIC ne se limite pas aux progressistes ou aux gauchistes. C'est un ministère qui est fermement enraciné dans la Bible et les enseignements de l'Église. Pour ces raisons et d'autres, le dernier Chapitre général a une fois de plus mis l'accent sur JPIC comme l'une de ses préoccupations. Le Chapitre exhorte ceux qui sont directement impliqués dans JPIC à poursuivre leur ministère avec enthousiasme et dévouement. Soutenir nos confrères qui sont activement engagés dans les préoccupations de JPIC, tels que les coordinateurs JPIC, est une invitation pour nous tous, en particulier ceux qui occupent des postes de direction. Comme pour tous les autres membres, le Chapitre souhaite une plus grande ouverture et une plus grande attention aux diverses réalités sociales présentes dans nos zones respectives de mission et, surtout, que nous nous engagions activement auprès d'eux. Surmonter toutes les formes de complaisance, d'indifférence et d'égoïsme qui nous empêchent de participer au ministère JPIC reste un défi pour beaucoup d'entre nous.

    Pour conclure, souvenons-nous des paroles du Pape François à l'occasion de la première Journée mondiale des pauvres, le 19 novembre 2017. Il déclarait : « C'est un scandale qu'il y ait encore de la faim et de la malnutrition dans le monde ! Il ne s'agit pas seulement de réagir à des urgences immédiates, mais de faire face ensemble, à tous les niveaux, à un problème qui interpelle notre conscience personnelle et sociale, pour parvenir à une solution juste et durable. Que personne ne soit forcé de quitter sa terre et son environnement culturel en raison d'un manque de moyens de subsistance.»  §

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    Message à l’occasion du jubilé de diamantde CICM au Japon :Soixante-quinze ans d’évangélisation et perspectives d’avenir

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    Charles PhukutaCharles Phukuta, cicm
    Supérieur général


     

    Chers confrères qui travaillent au Japon et dans la Province d'Asie,

    Félicitations pour avoir franchi une étape extraordinaire : 75 ans de présence missionnaire dévouée au Japon ! C'est un moment exceptionnel pour réfléchir à l'incroyable voyage que vous avez entrepris, aux vies que vous avez touchées et à l'impact profond que vous avez eu au pays du Soleil Levant. Je suis ravi de me joindre à vous tous pour remercier Dieu pour le 75ème anniversaire de la présence de CICM au Japon. J’aurais vraiment voulu être personnellement présent à cette célébration spéciale. Cependant, je suis obligé d'assister à l'Assemblée de l'Union des Supérieurs Généraux, qui tombe à la date exacte de votre célébration. Je sais que notre confrère André De Bleeker, archiviste général, me représentera valablement.

    En 1946, Mgr Paul Yoshigoro Taguchi, évêque d'Osaka, qui a connu CICM en Chine et aux Philippines pendant la guerre, a demandé au Gouvernement Général de prendre en charge une partie de son diocèse, à savoir la plus grande partie de la préfecture de Hyogo. Dans toute la région, il n'y avait qu'une seule petite église ancienne située à Aioi. Il y avait quelques chrétiens vivant à Himeji et dans le nord de la préfecture. À cette époque, le Japon se remettait encore des ravages de la Seconde Guerre mondiale et des effets horribles des deux bombes atomiques larguées sur les villes d'Hiroshima et de Nagasaki. La mission apporterait un soutien spirituel et une assistance au peuple japonais en ces temps difficiles.

    Le Chapitre général de 1947 décida d'accepter la proposition de Mgr Taguchi. Le 8 mai 1948, les pères fondateurs  Jozef Jennes et Jozef Spae arrivèrent à Yokohama et posèrent le pied sur le sol japonais. Beaucoup d'autres confrères suivront. C'est avec un enthousiasme inébranlable que le père Spae a commencé son engagement missionnaire à Himeji et dans les environs. Vers la fin de l'année 1949, 57 adultes avaient déjà reçu le baptême. Notre présence CICM s'est accrue au fil des ans pour s'étendre aux diocèses d'Hiroshima, Nagasaki, Tokyo et, plus récemment, à Sendai dans le nord.

    Au départ, les confrères qui partirent pour la mission naissante du Japon étaient des missionnaires belges expulsés de Chine. Plus tard, de jeunes confrères belges et hollandais y seront envoyés. Dans les années 1980, des confrères congolais et philippins ont été également envoyés pour le Japon, et aujourd'hui, notre mission au Japon est le témoignage d’une communauté internationale de confrères belges, congolais, philippins et indonésiens. Récemment, un stagiaire brésilien est venu se joindre à la mission, et un confrère chinois est en route, ce qui rend notre mission au Japon encore plus internationale. Nous sommes également fiers d'avoir parmi nous un confrère japonais qui a pris sa retraite au Japon après avoir été missionnaire aux Philippines.

    La Congrégation peut être fière du travail des confrères au Japon. L'une des façons dont les confrères entraient en contact avec le monde étudiant était d'enseigner l'anglais ou le français dans des écoles privées ou publiques. Très souvent, ils étaient capables d'enseigner la culture, la philosophie et la religion. Tout cela a contribué à la diffusion des valeurs chrétiennes. En ouvrant des jardins d'enfants, ils ont pris contact avec les parents et les enfants et leur ont inculqué des valeurs religieuses dès leur plus jeune âge.

    Dans les années 1950, le père Jozef Spae a pu réaliser un rêve qu'il caressait depuis longtemps, la fondation d'un centre d'études. C'est le début de l'Institut Oriens pour la recherche religieuse, qui publiera le Bulletin missionnaire et s'occupera d'autres publications. Dans les années qui ont suivi Vatican II, Oriens a joué un rôle essentiel dans la réalisation de  l'aggiornamento et de l'approfondissement de la foi par le biais d'écrits et de groupes de discussion, en particulier parmi les prêtres et les sœurs missionnaires non japonais. Oriens a également promu l'œcuménisme et a établi des contacts avec d'autres traditions religieuses. Alors qu'Oriens se limite à l'aspect missiologique et pastoral dans ses contacts avec les autres religions, le Centre Nanzan se concentre sur son niveau académique. En 1985, le Japan Missionary Bulletin, qui était jusque-là publié en partie en japonais et en partie en anglais, a été scindé en deux: le mensuel japonais Fukuin Senkyo et la revue trimensuelle anglaise The Japan Missionary Bulletin.

    Notre impact va au-delà des diocèses où nous sommes présents. Les publications de notre Institut de recherche Oriens atteignent tous les diocèses du Japon.  En 75 ans, nous avons également eu plusieurs confrères qui sont devenus professeurs dans des instituts d'enseignement supérieur pour atteindre la société japonaise dans son ensemble.

    En 1972, le père Paul Schrurs a créé un centre dans la ville de Senri (près d'Osaka) pour commencer des cours par correspondance concernant la doctrine chrétienne et les Saintes Écritures. Dix ans plus tard, il écrivait : « Depuis le début, 20 000 personnes – deux tiers de non-chrétiens et un tiers de chrétiens – ont suivi ce cours. [...] et environ 500 ont reçu le baptême. En fait, ce nombre est peut-être plus élevé...

    Dès le début des années cinquante, des groupes de la Jeunesse Ouvrière Chrétienne JOC, nom français utilisé au Japon pour désigner les Jeunes Ouvriers Chrétiens, ont été créés dans diverses paroisses de CICM. Plus tard, dans les années soixante, un centre pour les travailleurs a été fondé à Takasago, principalement grâce aux efforts du père François Mouchet. Plus tard, il a créé de nouveaux centres pour les travailleurs dans le district de Sakai.

    Vers la fin des années soixante, l'attrait de la culture occidentale traditionnelle et du christianisme a commencé à diminuer. Le moment était venu pour les Japonais de prendre la direction active et effective de l'évangélisation du pays.

    Sans aucun doute, les confrères ont travaillé dur pour apporter la Bonne Nouvelle de notre Seigneur Jésus-Christ au peuple japonais. En tant qu'étranger, je me demande pourquoi il n'y a pas plus de Japonais qui sont devenus ou qui sont en train de devenir chrétiens. Qu'est-ce qui les empêche de devenir chrétiens ? Est-ce un manque d'inculturation de notre part ? Peut-être qu'un confrère, qui travaille avec les Japonais, devrait réfléchir à cette question complexe et prendre quelques mesures pour donner au christianisme un visage plus japonais.

    Plusieurs confrères ont consacré beaucoup de leur temps à l'étude du Bouddhisme et du Shintoïsme. Fait remarquable, deux confrères, le P. Jan van Bragt et le P. Jan Swyngedouw, ont été à l'origine de la fondation du Centre pour l'étude de la religion et de la culture (Centre Shubunken) à l'Université Nanzan de Nagoya. Cette tradition doit être poursuivie. Nous ne devrions jamais nous lasser d'essayer d'entrer dans le cœur et la façon de penser des personnes avec lesquelles nous vivons. L'étude de la culture et des sociétés, les rencontres

    personnelles avec des personnes d'autres traditions religieuses sont quelques-unes des priorités de notre engagement missionnaire. Après tout, nous ne sommes pas de simples curés de paroisse dans un pays étranger.

    Être missionnaire au Japon est très exigeant. Par conséquent, le missionnaire a besoin d'une formation et d'une spiritualité solides, qui lui permettent de relever les défis de l'inculturation et du dialogue interreligieux. Seul celui qui est à l'écoute du mystère qui est en lui sera également capable de discerner, d'expérimenter et de ressentir ce qui se révèle du même mystère qui agit chez les autres dans leur altérité. Par conséquent, nous devons nous familiariser avec nos propres traditions mystiques pour pouvoir entrer dans l'expérience religieuse d'autres croyants.

    Le 13ème Chapitre général de CICM a souligné qu '« une meilleure mise en pratique de nos vœux religieux était nécessaire pour renforcer notre spiritualité missionnaire et mieux réaliser nos engagements et nos tâches missionnaires. Ainsi, le 13ème Chapitre général de CICM a clairement établi un lien entre notre vie spirituelle et notre engagement missionnaire. Cela signifie qu'un vrai missionnaire entretient une profonde vie de prière en communauté.1

    Développant davantage les fondements de notre vie religieuse missionnaire, le 14ème Chapitre général de CICM a souligné que notre spiritualité missionnaire incarnée doit « faire ressortir les éléments mystiques et prophétiques de notre spiritualité missionnaire ».2

    La mission de CICM au Japon a évolué depuis 75 ans. Je suis sûr que Dieu n'en a pas encore fini avec nous et que cette mission continuera à se développer et à grandir dans les années à venir. Et Dieu continuera à nous surprendre par ses appels, comme il l'a fait pour notre présence dans le diocèse de Sendai. Nous devons rester ouverts au plan de Dieu pour nous dans les années à venir.

    Au fil des ans, les missionnaires CICM sont devenus une partie intégrante de l'Église catholique du Japon, soutenant les communautés locales et contribuant à divers aspects de la société japonaise. Alors que nous célébrons les 75 ans de présence missionnaire CICM au Japon, regardons en arrière avec gratitude et regardons vers l'avenir avec cette confiance que notre mission au Japon est entre les mains de Dieu.

    1 À la suite de Jésus-Christ et enracinés dans nos traditions CICM, vers la mission de demain : Actes du 14ème Chapitre général de CICM,  Rome 2011, p.8.

    2 Ibid., p. 9.

     

    Source : Chronica No 5 2023


     


    CICM Mongolie et la visite du pape François

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    Charles Phukutaby Charles Phukuta, cicm
    Supérieur général


     

    Ceci est un article écrit par Charles Phukuta pour

    l’interview réalisée par Radio Vatican à Oulan-Bator lors de la visite du pape François en Mongolie.

    Quelle est l'histoire de CICM Mongolie ?

    Les débuts. La mission de l'Église confiée à CICM en Mongolie se comprend mieux dans le contexte de l'histoire de l'Église catholique dans ce pays, après la chute du communisme. Pendant l'ère communiste, la religion avait été interdite et, pendant plus de sept décennies, toute trace de religion avait été systématiquement éliminée. L'Église ne pouvait pas être admise en Mongolie.

    La mission “Sui Iuris“ de la Mongolie extérieure existe depuis le 14 mars 1922. En 1924, elle change en mission ‘‘Sui Iuris’’ de Urga, et est alors confiée à CICM. Malheureusement l’instauration d’un régime de type soviétique dans ce pays rend la mission impossible.

    Suite à la chute du mur de Berlin et l’effondrement du bloc soviétique, la Mongolie adopte sa nouvelle constitution en février 1992, autorisant ainsi la liberté de religion. Un mois plus tard, le Saint-Siège rétablit la Mongolie en tant que mission “Sui Uris“. En avril de la même année, les relations diplomatiques sont établies entre le Saint-Siège et la Mongolie, à la demande explicite de cette dernière. Mgr Giovanni Bulaitis, alors nonce apostolique en Corée, a été nommé premier nonce apostolique en Mongolie.

    La vigne du Seigneur était alors prête pour l'arrivée des trois premiers missionnaires du CICM (Congregatio Immaculati Cordis Mariae) le 10 juillet 1992, à la suite d'un accord bilatéral entre le Saint-Siège et la Mongolie. Il s’agit de nos confrères Wenceslao Padilla alors âgé de 43 ans, Gilbert Sales 30 ans, et Robert Goessens, 64 ans.

    Il est important de noter que si le CICM est présent en Mongolie, c'est parce que le gouvernement l'a voulu ainsi, et non parce que le CICM a décidé de son propre chef d'être la première congrégation religieuse à arriver sur le terrain de la mission. Le mandat pour la mission a été reçu du Vatican.

    Le pape saint Jean-Paul II a nommé Mgr Wenceslao Padilla, cicm (paix à son âme), premier évêque de Mongolie. Présentement 9 de nos confrères poursuivent le travail commencé en 1992 par les pionniers.

    Propagation de la foi catholique par la CICM. Il est fascinant de voir comment les premiers missionnaires ont su susciter l'intérêt des populations locales qui les rencontraient. Les gens qui ont vu leur travail ont commencé à poser des questions et ont finalement développé un intérêt actif pour l'Église catholique. Ils ont été invités à participer à la liturgie et aux activités de la communauté catholique, ce qui les a aidés à mieux comprendre la foi. Ce qui est impressionnant, c'est que dans une nation non chrétienne où il n’est pas possible de prêcher l'évangélisation de façon agressive, les missionnaires et les catholiques baptisés témoignent de leur foi principalement par leur vie, leurs paroles et leurs actes. Il est intéressant de savoir que la formation doctrinale a commencé en 1994, lorsque de plus en plus de Mongols ont commencé à assister aux services liturgiques. Apparemment, ils souhaitaient de plus en plus en savoir plus sur la foi catholique. Cet intérêt a conduit quelques personnes à se convertir à la foi catholique. En 1995, à Pâques, 14 Mongols ont été acceptés dans la foi catholique après une année de préparation. Par la suite, c'est devenu une tradition de baptiser de petits groupes de Mongols à chaque Pâques, et le nombre total de Mongols accueillis et baptisés augmente progressivement.

    Communautés de foi et lieux de culte. Les premières années de l'Église ont été assez nomades (comme les Mongols de l’époque eux-mêmes), car le lieu des célébrations liturgiques changeait constamment pour s'adapter à la taille de la congrégation. Elle a changé plusieurs fois d'emplacement avant de s'installer au deuxième étage du Centre Missionnaire de l’Église Catholique. C'est là que la paroisse Saints Pierre et Paul, la première paroisse de Mongolie, a été officiellement établie en 1996 avant la construction de l’actuelle cathédrale. Pendant plusieurs années, de 1996 à 2002, elle a été la seule paroisse du pays.

    À l'automne 2001, la préparation du terrain pour l'église a commencé. Cependant, les progrès ont été lents en raison de la nécessité d'obtenir des fonds supplémentaires. Ce n'est qu'en août 2003 que l'église, encore inachevée à l'époque, a été inaugurée par Son Éminence le cardinal Sepe, S.E. Mgr Giovanni B. Morandini, nonce apostolique pour la Corée et la Mongolie, et S.E. Mgr Wenceslao Padilla, évêque nouvellement consacré. Elle est désormais connue sous le nom de cathédrale Saints Pierre et Paul.

    En mars 2003, une autre paroisse, la paroisse du Bon-Pasteur, a été érigée dans le 10ème micro-district de la ville d'Ulaanbaatar. Ce faisant, CICM a établi les premières structures ecclésiales locales et favorisé l'émergence du premier prêtre mongol ordonné en 2016.

    Quelles sont les activités CICM en Mongolie ?

    Œuvres sociales : Verbist Care Center (VCC). Les missionnaires CICM ont commencé à travailler avec les enfants de la rue d'Oulan-Bator en 1994, en leur rendant visite là où ils se rassemblaient habituellement le soir. On leur amenait de la nourriture et des matériels de premier secours, en essayant d'apprendre à les connaître et en s'informant sur leurs conditions et leurs problèmes. Un foyer d'accueil pour ces enfants a été ouvert en août 1995. Le Verbist Care Center pour les enfants de la rue est aujourd'hui devenu une maison pour 120 enfants de la rue, leur offrant un foyer et une éducation. Depuis sa création, quelque 1.700 enfants ont bénéficié de nos soins gratuits. Cette année, le foyer accueille 46 enfants. Cela signifie que le niveau de pauvreté diminue progressivement.

    Éducation apostolique. My Home Kindergarten (MHK), géré par le CICM, a été créé à Erdenet en 2002. Il s'adresse aux enfants pauvres d'Erdenet, la troisième plus grande ville de Mongolie, située à 385 km au nord-ouest d'Ulaanbaatar. MHK a été créé dans le but d'aider les enfants défavorisés qui ne pouvaient pas fréquenter les écoles gardiennes publiques en raison de contraintes financières. Les enfants issus de milieux défavorisés sont une préoccupation pour nous. Notre objectif est de leur fournir une base scolaire solide et de faire émerger leur potentiel grâce au système d'éducation Montessori. Pour obtenir les meilleurs résultats possibles, notre projet comprend un programme d'alimentation, une assistance médicale, une sensibilisation des familles et une bibliothèque.

    Antoon Mostaert Center (AMC). En 2003, dans un effort pour atteindre les intellectuels mongols, un Centre d'études mongoles a été fondé sous le nom d’Antoon Mostaert Center (AMC). Ce centre mène des recherches dans les domaines des sciences humaines et sociales. Le nom du centre a été décidé ainsi pour rendre hommage à Antoon Mostaert, cicm (1881-1971), rappelant son engagement inébranlable en faveur de la protection et de la diffusion de l'histoire, de la langue, de la littérature, de la religion et de la culture mongoles par le biais de publications et de conférences. Dans cette optique, une bibliothèque de 11.000 ouvrages a été mise à la disposition du public.

    Le Centre Antoon Mostaert a été créé par CICM il y a près de vingt ans en tant qu'institution universitaire spécialisée dans les sciences sociales et humaines. Sa mission est triple. :

    1. Étudier et promouvoir l'œuvre d'Antoon Mostaert, cicm (1881-1971), notre confrère et éminent mongoliste qui a vécu et travaillé en Mongolie

    intérieure (Chine).

    2. Contribuer au progrès des études traditionnelles mongoles en apportant le soutien nécessaire.

    3. Aider et développer les projets de recherche des étudiants, en

    particulier.

    Grâce à nos efforts, un quatrième objectif est apparu indirectement, à savoir fournir une assistance à l'Église catholique mongole chaque fois qu'elle a besoin d'une expertise.

    Il est impressionnant de voir comment AMC encadre de jeunes étudiants et les initie à la recherche depuis près de vingt ans maintenant. Plus de 250 d'entre eux sont devenus des chercheurs, des enseignants et des parents exceptionnels. Le programme de bourses du Centre pour les candidats à la maîtrise en études mongoles est en cours depuis 2014, et leurs recherches sont publiées chaque année. Le programme se concentre principalement sur l'enseignement des méthodologies de recherche aux étudiants en sciences sociales et humaines, ainsi qu'à d'autres universitaires. Cette année,le programme de recherche des étudiants a vu 12 diplômés exceptionnels, dont trois en études littéraires, un en anthropologie, trois en archéologie et cinq en linguistique.

    Nous avons un noyau de 4 valeurs qui nous guident dans notre travail :

    •  le respect de la culture et des traditions mongoles
    •  le soutien aux chercheurs, à leur créativité et à la recherche scientifique
    •  la protection de la liberté académique et respect de l'éthique de la recherche
    •  le maintien de l'intégrité et de l'unité.

    Que représente la visite du Saint-Père ?

    Source de joie spirituelle et signe d'espérance, de foi et de charité. Pour certains Mongols et pour CICM également, la visite du Saint-Père est un grand privilège et une source de bonheur. Ils apprécient l'engagement du pape François en faveur des périphéries et des catholiques marginalisés ou négligés. Il est réconfortant de voir que le pape va au bout de ses paroles, et de nombreux catholiques y voient une puissante expression d'amour. Il convient de noter que si le pape François ne se rendait pas en Mongolie, il est peu probable qu'un autre pontife romain s'y rende de sitôt, compte tenu de la faible population catholique du pays et de son manque d'influence.

    Un signe de fraternité et de paix. Recevoir la visite du chef d'État du Vatican est une réalisation importante pour le positionnement stratégique de la Mongolie en Asie centrale et dans le monde. C'est un testament pour les dirigeants politiques du pays qui ont toujours été connus pour leur tolérance, leur hospitalité et leur acceptation de la diversité.

    En fait, les historiens ont attesté que l'empire mongol était connu pour sa grande tolérance à l'égard des diverses croyances et coutumes des sociétés qu'il gouvernait. On dit qu'à la cour des khans mongols, les chefs de diverses religions telles que le bouddhisme, l'islam, le christianisme, le judaïsme, le confucianisme, ainsi que les chamans et les guérisseurs locaux, se réunissaient pour discuter et échanger des idées.CICM est convaincue que la visite du Saint-Père ouvrira la voie à une compréhension et une acceptation plus profonde des divers charismes de l'Église catholique, prévenant ainsi tout malentendu éventuel. En outre, elle offre l'occasion d'encourager le développement des vocations religieuses, en particulier celles qui répondent aux besoins locaux.

    Source : Chronica No 5 2023



    Une bonne attitude missionnaire

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    Rex Salvillaby Rex Salvilla, cicm
    Vicaire général


     

    En décembre de cette année, je serai dans ma 38ème année de ministère sacerdotal. Si je regarde ma vie en tant que missionnaire CICM, ma formation au séminaire m'a donné la bonne attitude à avoir partout où je serais envoyé. Il ne m'a pas donné de compétences spécifiques. Ma formation, notamment en théologie, m'a beaucoup appris sur le dialogue.

    Le dialogue nous invite à nous déchausser lorsque nous rencontrons une autre culture. Il s'agit d'écouter les gens que nous servons, de lutter pour les comprendre, d'apprendre à parler leur langue, de manger la même chose qu'eux, mobiliser les ressources locales pour nos travaux, faire participer la population locale à la mission, etc. En d'autres termes, si j'utilise notre terminologie actuelle, j'ai appris la synodalité au séminaire. Oui, j'ai appris cela depuis plus de 30 ans.

    La formation au séminaire ne m'a pas appris les compétences spécifiques à l'administration d'une paroisse, d'une école ou d'un centre social. Elle m'a plutôt appris la bonne attitude à adopter pour nager dans l'eau où l'on me plonge. La formation au séminaire ne m'a pas appris la comptabilité et la gestion financière. Elle m'a plutôt appris la responsabilité et l'honnêteté.

    Nous sommes des missionnaires et nous devons savoir nous adapter à toutes les situations en adoptant une attitude correcte. Par bonheur pour les confrères des jeunes générations, il existe de meilleures ressources qui peuvent les aider à planifier leur travail futur, mieux que ce que nous avions (ou ce que nous n'avions pas).

    Ma première mission à Hong Kong a été celle d'un prêtre assistant de paroisse. J'ai tout de suite constaté que du lundi au vendredi, il n'y avait pas beaucoup d'activités dans la paroisse, et que la paresse serait la tentation. Alors que je me débattais encore avec le cantonais, j'ai décidé de rendre mes journées de semaine plus fructueuses en rendant visite aux personnes âgées et aux malades dans les appartements, dans les maisons de retraite et parfois dans les hôpitaux. Mon initiative a été facilement remarquée et appréciée par de nombreux paroissiens.

    Deux ans plus tard, j'ai été nommé curé d'une paroisse CICM, et non seulement en tant que prêtre de la paroisse, mais aussi en tant que superviseur de l'école maternelle et directeur d'un centre social en même temps. J'y ai appris beaucoup de choses qui n'étaient pas enseignées dans la formation - comment gérer les conflits entre les employés, comment s'occuper de l'entretien du bâtiment, entre autres. Pendant que je faisais tout cela, j'ai été nommé Économe du district de Hong Kong. J'ai dû apprendre à établir des budgets, des comptes et des rapports manuellement, sans l'aide d'un ordinateur. Peu à peu, j'ai également fait partie des Comités de gestion des six écoles CICM. Dans ces comités, j'avais l'impression d'être un amateur qui prenait des décisions pour des professionnels employés par les écoles. 

    Après presque 14 ans de mission, j'ai été rappelé aux Philippines pour devenir économe provincial. Je me suis adapté en lisant tous les document CICM pertinents sur les finances, et en observant lentement toutes les complexités de la fonction. J'ai suivi des études de MBA pour acquérir des connaissances au sujet du monde des finances.

    Plus tard, alors que j'avais déjà 61 ans (peut-être déjà un missionnaire chevronné expert en ajustement), j'ai été nommé président de l'école de théologie de Maryhill. Pourquoi moi ? Je ne suis pas théologien. Mon intuition était la bonne. Je devais mettre de l'ordre dans les affaires concernant les employés et les aménagements physiques, entre autres. 

    Me voici donc dans le Gouvernement Général - nouvelle assignation, nouveau mandat, nouvelle équipe et nouvel environnement.  Au moment où j'écrivais ces lignes, j'étais à Florence où j'étudiais la langue italienne. Merci à tous les confrères qui nous ont fait confiance pour cette nouvelle responsabilité. Le Chapitre a été un grand moment de revitalisation de la Congrégation. Les capitulants ont pris les discussions au sérieux. Personnellement, je me prépare à ce travail de six ans en lisant tous les documents CICM pertinents qui nous aideront à prendre des décisions correctes et sages. Nous relevons les défis au fur et à mesure qu'ils se présentent. CICM m'a appris à avoir la bonne attitudemissionnaire que possédaient nos prédécesseurs les plus robustes.

    Mes chers confrères, priez pour le gouvernement général.

    Source : Chronica No 5 2023


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