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    Ceux qui nous ont quittés

    Marcel Vertonghen

    Marcel Vertonghen

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    Frederic Vital Mees smallMarcel Vertonghen (1928-2021)

     

    Né à Steenhuffel (B) le 2 janvier 1928

    Ordonné prêtre le 3 août 1952

    Missionnaire en RD Congo et en Belgique

    Décédé à Sint-Pieters-Leeuw le 7 juin 2021, à l’âge de 93 ans.

     

    « À voir ton ciel, ouvrage de tes doigts, la lune et les étoiles, que tu fixas, qu’est donc le mortel, que tu t’en souviennes ? » (Ps 8, 4–5 a)

    Marcel Vertonghen est décédé paisiblement dans la maison de Zuun, où il a passé les dernières années de sa longue vie. C’était un homme heureux. Cela se reflétait sur lui. Avait-il une meilleure raison d’être un homme joyeux plus que le reste d’entre nous ? Était-il plus doué ? Talentueux ? Avait-il une bonne vie et une meilleure santé ? Probablement pas. Et il n’aurait d’ailleurs jamais dit cela de lui-même.

    L’une de ses affirmations était : « La mémoire est une faculté qui oublie. » Cette affirmation m’a toujours intéressé. Comment « l’oubli » peut-il appartenir à la nature même de la mémoire ? Cependant, une chose s’est vite imposée. Cette affirmation caractérisait le mode de vie et la foi de Marcel : simple, modeste, avec des oreilles et des yeux ouverts, un esprit critique sain et une solide capacité à relativiser les choses.

    Marcel était un homme simple. Il était fier de ses origines, de ses parents, de sa famille, de sa terre, de son métier d’agriculteur et de son village Steenhuffel. Il est resté un homme du Brabant tout au long de sa vie.

    Cette simplicité a été ornée d’un vêtement d’une grande modestie au fil des années. Marcel avait fait sa formation de prêtre dans une Église préconciliaire, sûre de son droit, triomphaliste et dogmatique. Des études plus poussées en géographie et en physique allaient l’éveiller au fait que rien n’est certain. Que l’homme n’est qu’une petite créature dans un cosmos qui se développe à la vitesse de l’éclair, face à ce qui est indicible et à ce’ qui est inimaginable. Le soupçon de ce mystère a rempli Marcel de peur et d’une profonde admiration et de révérence. Il a pu en témoigner auprès des élèves du Collège de Kananga, puis auprès des jeunes dans nos maisons de Formation initiale pendant plus de treize ans.

    Dans cette vie, rien n’est absolu. Tout est relatif. Ce qui est certain aujourd’hui sera remis en question, changé, ou muté demain. Les pensées et les croyances de l’homme n’échappent pas à ce fait. Marcel en était bien conscient et par conséquent, il savait comment se situer dans un tel contexte. Il n’avait pas peur de remettre en question les certitudes du moment. Et il le faisait avec cette forme raffinée de relativisation qu’on appelle l’humour. Sur ses lèvres se profilait généralement ce sourire compatissant et quelque peu malicieux.

    Derrière les merveilles de la nature, Marcel a toujours cherché la main du Créateur. Pourtant, il savait que cette incroyable grandeur avait été confiée à des mains humaines. Au carrefour du ciel et de la terre, il a rencontré un homme unique, Jésus de Nazareth, avec qui il a passé toute une vie.

    Merci pour ce que tu as été Marcel, tes beaux poèmes et chants, ton travail de formation et d’animation dans nos maisons, et ton engagement pastoral. 

    Bart Van Thielen