Contact Us  |  

    Ceux qui nous ont quittés

    Albert Lejoly

    Albert Lejoly

    Etoiles inactivesEtoiles inactivesEtoiles inactivesEtoiles inactivesEtoiles inactives
     

    Albert Lejoly (1930-2022) Frederic Vital Mees small

     

    Né à Robertville  (Belgique), le 3 juin 1930

    Il a été missionnaire au Congo (Boma et Kinshasa).

    Décédé à Kinshasa, le 19 janvier 2022, à l'âge de 91 ans.

     
     
     
    Ce gaillard solide comme un chêne est parti apprendre une langue de plus, car durant la soixantaine d’années qu’il a vécues au Congo, Albert a dû s’y mettre au kiyombe, kikongo, kiwoyo, kisolongo, kindibu et un peu au lingala dans ses dernières années à Kinshasa. Dire qu’il parlait parfaitement toutes ces langues, ce serait trop dire. Mais au moins grâce à son large sourire et ses gestes, il se faisait très bien comprendre et était accepté partout où il a vécu. Au Mayumbe il avait été à Dizi, Vaku, Tseke Mbanza, Kangu, mais c’est à Moanda qu’il est resté plus de 10 ans.
     
    Charles Umba Nzuzi, un fidèle paroissien et sa famille ont gardé d’Albert un souvenir inoubliable lorsqu’il était en compagnie de Pierre Destrebecq à Moanda en ces termes :
    Le Père Albert ne savait pas rester en place, il allait partout à pied dans la cité de Moanda et était souvent accueilli dans les familles. Nous aimions le recevoir, car il racontait des histoires, s’intéressait de près à ce que nous faisions et partageait nos joies et nos peines. Souvent, il allait dans les îles et elles sont nombreuses ici à l’embouchure du fleuve dans l’Océan. La pirogue à moteur était toujours la bienvenue aussi bien chez les Basolongo que les Bawoyo. Il avait une très bonne mémoire, et se souvenait des noms de beaucoup d’entre nous. Plus d’une fois, il nous avait dit que c’est au Congo qu’il mourrait et y serait enterré, car c’était devenu son pays. 
     
    En tout, Albert aura fait des milliers de kilomètres à pied, en pirogue et en voiture dans « son pays. »  Après une trentaine d’années dans le diocèse de Boma, il répondra à la demande de l’évêque du diocèse voisin de Matadi. C’est ainsi qu’il reprendra avec le défunt Gerard Jacobs la paroisse de Luvaka, située à 200 km de Kinshasa. C’est là qu’il s’est mis à l’élevage de moutons qu’il mettait en métayage. Mais, les confrères qui vivaient à Kimpangu n’ont jamais su ce que cet élevage est devenu après le départ d’Albert. En effet, après le décès de Gerard, Albert avait rejoint Jean Beckers et Paul Jacquemart à Kimpangu. Là aussi, il fallait s’y mettre pour apprendre non seulement d’autres langues, mais d’autres coutumes, ce qui ne l’avait jamais empêché de circuler dans les villages.
     
    Pourtant, le poids des années se faisant sentir, il a dû rejoindre la maison de repos de la Congrégation à Kinshasa. Mais ce n’est pas cela qui l’empêcha de continuer à circuler et chercher des contacts. En effet, il allait souvent visiter les personnes avec handicap hébergées dans un établissement non loin de la maison de repos où il résidait. Afin de retrouver des retraités avec qui parler, il entonnait des chants en kiyombe ou autres langues qu’il connaissait ou encore il commençait à citer l’un ou l’autre proverbe afin d’attirer l’attention et de commencer une conversation.
     
    Lors de son enterrement à Kinshasa, outre nos confrères et quelques abbés du diocèse de Boma, de nombreux Congolais qui l’avaient connu étaient présents. Maintenant, l’on peut dire qu’Albert est parti apprendre une nouvelle langue au ciel, la langue des anges.   
    Jean Peeters (avec l’aide de Paul Jacquemart et Adrien Rion)