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    Ceux qui nous ont quittés

    Wim Goossens

    Wim Goossens

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    Frederic Vital Mees smallWim Goossens (1926-2022)

    Né à Turnhout (Belgique) le 25 juillet 1926
    Premiers vœux le 8 septembre 1944
    Ordonné prêtre le 2 février 1950
    Missionnaire au Congo (Kasayi), à Rome, en Zambie et en Belgique.
    Décédé à Sint-Pieters-Leeuw (Belgique) le 11 août 2022,
    à l'âge de 96 ans.
     
     
     
     

    Wim était Supérieur général de notre Congrégation de 1967 à 1974. Les confrères les plus âgés s’en souviennent. Le Concile Vatican II venait de se terminer et le cri pour un changement radical retentissait partout dans le monde. L’Église devait se ressourcer et se renouveler. L’aspiration à la libération de toute forme d’injustice nourrissait surtout la théologie en Amérique latine et traversait le monde. Wim avait étudié l’histoire de l’Église. Il pouvait situer cette période dans un contexte plus large. Et Wim, avec son Conseil, n’avait pas hésité à se mettre sur la voie du renouvellement. Il l’appelait « aggiornamento », un mot italien qu’il utilisera souvent dans des discussions ou des réflexions les années plus tard. Ces années l’avaient marqué et il s’en souvenait à juste titre, avec une certaine fierté. Une grande partie de ces réflexions est consignée dans le livret « Il faut que le feu brûle » publié en 1974, après le 8e Chapitre général.

    Après son mandat, Wim avait insufflé cet esprit de redynamisation et de renouveau dans une aventure, à savoir, la nouvelle mission fondée en Zambie. Là, il pouvait être missionnaire comme il se l’imaginait : en communauté, avec des frères de diverses nationalités, sobre, proche des gens, parlant leur langue. La tâche la plus importante consistait à créer des communautés chrétiennes de base et à accompagner leurs dirigeants. Très vite, Wim, en sa qualité d’historien, a été appelé également à enseigner l’histoire de l’Église au séminaire, et à contribuer aux publications mensuelles du diocèse. La Zambie restera sa terre de mission pendant 28 ans.  

    Le « pater familias », le père de famille, comme on l’appelait souvent entre confrères, avait 76 ans quand, en 2002, il rentrait définitivement en Belgique. La communauté de Sint-Pieters Leeuw (Zuun) devenait sa nouvelle maison et sa mission. Là, il avait pris le temps de s’informer et de lire beaucoup. Son ouverture à ce qui se passait dans le monde et dans l’Église, sa vision du passé et de l’avenir, et son intérêt pour l’évolution de la Congrégation en recevaient un nouvel élan. De là, il partait en train, en tram ou en bus, vers sa famille à Turnhout, mais aussi ailleurs, là où les gens faisaient appel à lui. Nombreux sont ceux et celles qui avaient appris à connaître Wim pendant ces 20 dernières années. Suite à l’annonce de sa mort, les mots de sympathie témoignent tous de sa qualité d’ouverture, d’empathie et de volonté d’écoute, de perspicacité, de sagesse, de discrétion et de sérénité. Ces qualités ont donné direction et inspiration à la vie de ceux et celles qui l’ont rencontré. Elles ont d’abord façonné sa propre vie.

    Lorsqu’il avait dû progressivement lâcher prise au cours des dernières années et qu’il devenait physiquement dépendant, la gratitude et le respect étaient sa réponse silencieuse à ceux et celles qui s’occupaient de lui et le soignaient. A quelqu’un il confiait : « Mon chemin de croix a commencé ». Chaque après-midi, toujours à la même heure, jusqu’à quelques jours de sa mort, on le conduisait à la chapelle, à sa place habituelle, pour méditer et prier, tantôt éveillé, tantôt assoupi. Sa présence à cet endroit renvoie au fondement sur lequel toute sa vie a été construite, à savoir sa foi en un Dieu personnel qui l’a accompagné pendant 96 ans.

    Wim, ta vie, longue et riche, vient de s’achever. Tu as montré, avec humilité et conviction, comment une vie peut être profonde et pleine de sens. Nous en avons été les témoins privilégiés. Gratitude et respect sont, à notre tour, la réponse à ton témoignage. Merci, Wim. 

    Jan Reynebeau