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    Autres Nouvelles et Évènements

    Le pardon engendre la paix

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    Norbert KhondePar Norbert Khonde, cicm
     

    Il n'y a pas moyen de vivre dans ce monde sans être offensé, mal compris, calomnié et/ou rejeté. D'une façon ou d'une autre chaque être humain a déjà vécu ces terribles expériences dans un moment de sa vie. 

    Lorsque nous sommes confrontés à ces situations difficiles, le réflexe naturel d'une personne ordinaire est de penser et de trouver certains mauvais moyens de bien se venger. Cette idée de vengeance est et sera toujours présente dans la tête de tout être humain. 

    Cette idée est toujours restée une véritable tentation pour tous à travers toute l'histoire humaine. Même les enfants d'Israël n'étaient pas exempts de cette tentation. Ca devint même une loi pour eux au temps de leur exode de la terre d'Egypte. Dans le livre de l'Exode, 21,24 nous pouvons lire ceci: "Œil pour œil, dent pour dent, main pour main, pied pour pied". 

    En bref, nous pouvons dire que l'idée de vengeance est une sorte de réaction humaine contre tous ceux qui nous offensent. 

    Néanmoins, posons-nous ces questions fondamentales: y-a-t-il un autre moyen de clarifier nos problèmes sans recourir à la vengeance? L'idée de vengeance est-elle bonne ou mauvaise? Comme chrétiens est-elle pour nous la meilleure façon de résoudre les problèmes? 

    D'abord voyons ce que Jésus Christ en pense. Dans l'évangile de saint Matthieu (5,43-45) il dit: "Vous avez appris qu'il a été dit: Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi. Et moi, je vous dis:
    "Aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent, afin d'être vraiment les fils de votre Père qui est aux cieux, car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et tomber la pluie sur les justes et les injustes."

    Ces paroles de notre Seigneur Jésus Christ sont en contradiction avec toute notion de vengeance. Au lieu de cela, il nous invite à avoir une approche différente en cas de problèmes entre nous. Il nous encourage à adopter l'approche d'un artisan de paix. 

    Il nous invite à faire la paix avec chaque être humain, en incluant ceux qui nous offensent. Les parents devraient faire la paix avec leurs enfants; les professeurs devraient faire la paix avec leurs étudiants; les médecins et les infirmières devraient faire la paix avec leurs patients; les pasteurs devraient faire la paix avec leurs fidèles; les êtres humains devraient faire la paix avec la mère nature en prenant bien soin de l'environnement et des ressources naturelles; les vieillards devraient faire la paix avec les jeunes, etc.

    En bref, le processus de faire la paix concerne l'univers tout entier. Nous devons tous travailler ensemble à la construction de ce monde de paix. 

    Mais pouvons-nous vraiment construire un monde de paix en sachant que les gens continueront à se blesser les uns les autres. Est-ce possible d'atteindre ce but? 

    Comme les êtres humains sont de nature fragile, notre Seigneur Jésus Christ nous rappelle que le seul chemin possible pour réaliser le rêve d'un monde de paix est de toujours se pardonner mutuellement les fautes. Sans pardon il est tout simplement impossible de vivre et de travailler ensemble. Le pardon engendre la paix. 

    Pardonner crée une atmosphère de paix d'abord dans notre propre cœur, ensuite dans la société où nous vivons et enfin avec Dieu qui est la source de notre existence. C'est pourquoi Jésus Christ dit à ses disciples de prier notre Père du ciel en utilisant ces mots: "Pardonne- nous nos torts envers toi, comme nous-mêmes nous avons pardonné à ceux qui avaient des torts envers nous" (Matthieu 6, 12).

    Frères nous sommes tous conscients que pardonner à ceux qui nous ont offensé n'est pas quelque chose de facile à faire. Pour cela nous avons besoin de faire un effort de part et d'autre afin de rechercher la grâce de Dieu qui nous aide à être capable de comprendre et d''intérioriser cette valeur. Souvenons-nous toujours que le pardon engendre la paix.


    Notre argent et nos talents

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    Atkin TimPar Tim Atkin, cicm

    Il y a quelques jours, j’écoutais une émission sur la crise financière actuelle. Un des commentateurs a dit une chose qui a vraiment retenu mon attention. Il affirmait que, pendant les cinq cents dernières années, ce qu’il fallait pour lancer et pour développer une affaire rentable, c’était le capital, l’argent ! Il poursuivait en disant que le succès en affaires ne résidait pas tellement dans le fait d’avoir une idée géniale ou de venir avec une nouvelle invention que dans le fait de pouvoir disposer d’un flux de capitaux solide et sûr.

    Il donnait l’exemple de Sony Corporation. En 1945, à la fin de la Deuxième Guerre mondiale, lorsque Akio Morita et Masaru Ibuka décidèrent de monter une compagnie au Japon, ils n’avaient aucune idée de ce qu’ils allaient produire ; leur seul souci était de rassembler un capital. Celui-ci acquis avec certitude, ils réunirent un bureau de directeurs et alors seulement, ils se mirent d’accord ; sur ce que leur société allait faire. Ils décidèrent d’entrer dans le nouveau domaine de l’électronique ; le reste comme ils le disent eux-mêmes, n’est que de la petite histoire.

    Le commentateur insistait sur le fait que maintenant, cela ne marche plus comme cela. « Aujourd’hui, disait-il, le premier ingrédient d’une affaire qui marche, ce n’est plus le capital, mais bien le talent des personnes. Au cœur de l’actuelle crise financière, alors que le capital est très fragile, il y a des  entreprises qui continuent à progresser parce que leurs conseils ont misé sur les talents des personnes et les ont aidées à développer leurs aptitudes. Ainsi, des compagnies comme Apple continuent à fournir de nouveaux produits que les gens sont avides d’acheter, qu’ils en aient besoin ou non ! ».

    Cette réflexion sur l’importance du capital par rapport aux talents personnels dans le monde des affaires a suscité en moi une interrogation : n’y aurait-il pas quelque chose de semblable en train de se passer dans le monde de la mission ? En aucun cas, je ne désire dévaluer le talent, ni l’engagement, ni le courage de nos prédécesseurs ou des confrères au travail aujourd’hui. Mais il me semble que nous pourrions facilement développer une façon de penser qui établirait une égalité entre le succès de la mission et le montant d’argent qu’il nous est possible de rassembler et donc de dépenser. Cela n’est sans doute pas tellement surprenant.

    Au risque de trop simplifier, je voudrais dire que, dans le passé, notre succès dans la vie missionnaire a beaucoup dépendu du montant d’argent que nous pouvions récolter.

    Membres de CICM, notre mission incluait la plupart du temps notre engagement dans des endroits reculés du monde et donc la construction d’infrastructures paroissiales : églises, presbytères, écoles, dispensaires… Nous arrivions des endroits où rien n’existait en termes d’Église et il nous fallait mettre des structures en place. Les gens venaient parce que les structures existaient. Bien sûr, nous ne faisions pas que cela ! Mais l’édification de nos communautés interférait avec la création des structures et en dépendait ! De nouveau, je risque de paraître simpliste ; mais on pourrait presque dire que le travail missionnaire consistait dans le fait de rassembler un capital pour assurer les bâtiments. Le succès de la mission dépendait du succès dans la récolte des fonds.

    Bien sûr, tous les confrères ne voyaient pas les choses de cette manière et ceux qui le faisaient avaient sans doute une position plus nuancée que celle que j’avance ici. Mon propos est de poser la question suivante : cette connexion entre la mission et l’argent ne constituait-elle pas en partie la mentalité CICM à propos de la mission ? Nous en avons hérité et, jusqu’à un certain point, n’est-elle est toujours une composante de notre tournure d’esprit aujourd’hui ?

    Quand nous réfléchissons à la mission dans le futur, il nous faut nous demander quel sera le rôle de l’argent et quels seront les talents et aptitudes que nous apporterons à notre travail. Le slogan « Si vous la construisez, ils viendront » a pu être vrai autrefois en Amérique latine ou en Afrique, mais cela change très rapidement. Je ne pense pas que cet axiome ait été en application dans la plus grande partie de l’Asie ; il ne l’est certainement pas en Europe. Il est vrai aussi que beaucoup de services comme les écoles et les dispensaires pris autrefois en charge par les missionnaires le sont aujourd’hui par les gouvernements ou par des organisations non gouvernementales. En conséquence, quel est le rôle du missionnaire s’il n’est plus constructeur ni celui qui gère les besoins fondamentaux que sont l’éducation et la santé ?

    Je crois que dans l’avenir, le succès de la mission dépendra beaucoup plus de nos talents, de nos aptitudes que de l’argent récolté et dépensé. Par exemple, les gens d’aujourd’hui ont plus faim de spiritualité que de structures et de constructions paroissiales. Le missionnaire qui aura de succès sera celui qui sera profondément spirituel., celui qui saura partager sa vie spirituelle et éveiller celle des autres personnes. Devenir ce style de missionnaires ne demande pas beaucoup d’argent, mais seulement un engagement ferme à approfondir en nous ce domaine précis par la prière, l’étude et l’accompagnement spirituel. Les gens n’ont pas besoin de personnes qui leur disent ce qu’ils doivent faire ou qui sont toujours d’accord avec ce qu’ils pensent ; ils privilégient ceux qui vont les écouter, leur donner les conseils nécessaires en les laissant libres de décider par eux-mêmes. Cela ne demande pas beaucoup d’argent, mais réclame de prendre l’engagement d’acquérir et de mettre en pratique les aptitudes à écouter et à conseiller. Sommes-nous des missionnaires à même de réaliser ces tâches ?

    Dans le monde d’aujourd’hui, il y a certainement encore beaucoup d’hommes et de femmes qui ne jouissent pas de ces services fondamentaux. Mais, qu’est-ce qui est le mieux à longue échéance : essayer de leur fournir nous-mêmes les services dont ils ont besoin ou leur apprendre à s’organiser eux-mêmes en vue du changement en ce domaine ? La première réponse demande des sources énormes dont nous, missionnaires, nous ne disposons plus. La seconde n’exige pas beaucoup d’argent, mais réclame vraiment nos aptitudes, notre temps, notre engagement sans faille.

    Comme nous le savons tous, depuis quatre années, notre monde traverse une crise financière et, jusqu’aujourd’hui, on n’en voit pas la fin. Certains d’entre nous en ont ressenti les effets dans leur travail, d’autres non. Manifestement, les provinces qui sont devenues dépendantes d’un capital investi en souffrent le plus. Ils disent que chaque crise peut être une occasion.

    Dernièrement, je parlais de cette crise avec un confrère et de ses effets sur notre vie. Je disais que beaucoup de confrères trouvent humiliant de dire aux gens que les budgets ont été diminués et qu’il n’est plus possible de faire certaines choses que l’on faisait quelques années auparavant. Il me répondit que peut-être, il nous faut avoir de l’humilité pour reconnaître la valeur de ce que nous avons à offrir. Il nous faut avoir de l’humilité pour reconnaître la valeur de ce que nous avons à offrir ! Il y a beaucoup de sagesse dans ces paroles ! Ce que nous avons à offrir et qui soit réellement très riche, ce n’est pas notre argent, mais bien la mise en œuvre de toutes nos possibilités. Si nous pouvons commencer à insister davantage sur cela, la mission continuera et, vraisemblablement, nous y trouverons aussi plus de bonheur et d’épanouissement personnels.

    Marie, Justice et CICM

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    Couvreur JanPar John Couvreur, cicm

    Traditionnellement, avec la fête de « Flores de Mayo », le mois de mai est consacré à Marie. A travers tous les âges, Marie a été invoquée sous des centaines de vocables différents, à la fois comme refuge et comme modèle. Des milliers de statues et d’images la représentent comme, femme douce et aimable, bien loin des combats et des réalités de la vie quotidienne.

    Et pourtant, dans notre prière quotidienne du «Magnificat», nous entrevoyons une femme forte, courageuse, déterminée, sans cesse consciente de la tâche énorme que le Créateur a posée sur ses épaules et s’y consacrant totalement. Grâce à son « Oui», le Tout Puissant a apporté la justice dans le monde : en déjouant les plans des orgueilleux, en renversant les puissants de leurs trônes, il a relevé les faibles, comblé de biens les affamés , chassé les riches les mains vides et montré ainsi la force de son bras. Le « Oui inconditionnel de Marie lui a causé beaucoup de souffrances dans sa vie. Plongée dans une suite d’événements complètement inattendus, elle n’en est pas moins restée sans cesse un modèle de justice et de non-violence.

    Depuis la fondation de la Congrégation dont nous célébrons les 150 ans, nous, missionnaires , nous nous sommes placés sous sa maternelle protection. Notre fondateur et ses compagnons ont quitté leur pays d’origine et sacrifié leur vie pour apporter un peu de dignité humaine aux enfants chinois abandonnés.

    Au cours de ces années, tant et tant de confrères ont souffert de la faim, ont sacrifié leur santé et offert leur vie pour la cause des pauvres et des sans voix ; ils les ont aidés à se lever et à combattre pour la reconnaissance de leurs droits en tant que humaines. Inspirés par le « Oui » de Marie, ils ont vécu comme autant de modèles de personnes de justice.

    Et pour nous aujourd’hui ? Croyons-nous toujours que nous sommes un rouage essentiel de ce grand puzzle qu’est JPIC ? Chacun de nous, si petit qu’il soit, constitue une véritable partie de la solution recherchée !

    Les Actes du Chapitre l’affirment clairement : « L’engagement pour la justice, pour la paix, pour la reconnaissance de la dignité de la vie et de la personne humaines de même que le souci pour la protection de la création sont des ELEMENTS CONSTITUTIFS de notre mission ». Cette conviction doit être la marque de tous nos engagements comme individus et comme communautés CICM.

    Chaque jour, nous sommes confrontés à l’incroyable multitude des infractions : les injustices envers les femmes, le travail des enfants dont 40% sont rejetés des écoles, trafic d’êtres humains, avortements, propriétaires volant les terrains des pauvres et exploitant leurs services, contractualisation, employés d’Église surchargés de travail et mal payés, exploitations forestières et minières illégales, pollution de l’air, de l’eau et du sol ! Comment pouvons-nous faire face à cette situation ? Nous nous sentons impuissants, dépassés et même effrayés par ces gens qui abusent de leurs pouvoirs. Tous les confrères dans les limites de leurs possibilités essayent de répondre aux défis locaux ; mais n’ayant pour la plupart jamais reçu aucune formation en ce sens, ils sont parfois découragés par les résultats. C’est pourquoi, le GP a approuvé la décision chaque communauté paroissiale CICM soit pourvue du manuel de formation des séries « Lumko » : « Construire des groupes paroissiaux de Justice et Paix ». Nous espérons que ce livret pourra nous aider à mettre en place un programme consistant en coordination avec nos travailleurs laïcs paroissiaux. Si cela est nécessaire, nous pouvons demander à « Bukal » d’organiser une session de formation qui nous dira comment l’employer.

    Le Père Joseph Wresinski, du mouvement quart-Monde, affirme ceci : « Le premier devoir d’un chrétien et d’une Église, ce n’est pas tellement de défendre les droits de la personne, moins encore de le faire au nom de la loi. Notre devoir est de défendre l’être humain en restaurant les droits de ceux et celles dont le caractère humain fondamental a été remis en question ».

    Comme Province, il nous faut résister en solidarité avec ceux et celles qui sont écrasés. Ce doit être une partie intégrante de notre engagement communautaire : affronter les défis qui concernent les besogneux, les sans-voix, ceux et celles qui sont foulés aux pieds. Province philippine CICM, nous devrions supporter et appuyer sans hésitation les initiatives des confrères qui cherchent à restaurer « le caractère humain mis en danger » de tant de personnes persécutées.

    Comme signe très fort de cette solidarité, nous pourrions peut-être revoir notre budget à la baisse, pas seulement à cause de la situation financière de la Province, mais bien parce que nous voulons partager le sort de tant de familles aux nombreux enfants qui doivent le faire avec des salaires très bas et ne peuvent quémander un subside de quelque agence que ce soit. Nous devrions ré-examiner nos projets et nos programmes et les accorder avec une participation aux besoins prioritaires urgents des communautés locales. Notre engagement JPIC nous pousse à réaliser qu’il nous faut tout d’abord regarder au-dedans de nous-mêmes et nous demander :

    - Comment puis-je apporter plus de justice dans ma vie personnelle et dans CICM ?

    - Comment puis-je vivre plus en paix avec moi-même et avec CICM ?

    La réponse à ces questions sera déterminante pour la fécondité de notre témoignage et de notre mission prophétique. Tout simplement, notre style de vie en solidarité avec les pauvres est bien plus éloquent que mille beaux slogans.

    Que par l’inspiration de Marie, Modèle de justice, nous décidions de prendre des risques, quoi que cela coûte, pour devenir ainsi des témoins de vérité et de justice en nous donnant honnêtement et totalement à la mission que le Seigneur nous a confiée. Que la célébration de nos 150 ans soit un point de départ pour un engagement renouvelé dans un style de vie simple comme l’était celui de nos pionniers, plein d’espérance et de confiance en la présence permanente du Seigneur.

    Témoin de JPIC

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    Wilfried GeptsPar Wilfried Gepts, cicm

    Cet été, je vais fêter mes 82 ans de naissance. Vous pouvez donc comprendre pourquoi, pour le mo- ment, mes engagements avec JPIC sont minimes. Je considère nos priorités CICM, JPIC-DIR (Justice, Paix et Intégrité de la Création – Dialogue Interreligieux), comme les deux verres de mes lunettes. Cette attention particulière me permet de regarder le monde de manière sélective, y compris la ville où j’habite (Lier), près d’Anvers. Mes lunettes JPIC-DIR m’aident à ne pas me perdre dans le flot d’informations et de nombreux défis quotidiens.

    Jusque l’année dernière, j’étais membre de la Commission JPIC du Diocèse d’Anvers. J’ai gardé ma place jusqu’à ce que notre confrère Ghislain Toussé prenne la relève. Il est aussi devenu membre du groupe de travail JPIC de BNL, dont je continue de participer activement aux activités.

    Je suis heureux de suivre les campagnes et les activités d’ORBIT, où les réfugiés et les migrants se sentent chez eux. En vue des élections en Belgique (nationales et européennes), ORBIT a émis son point de vue que j’ai aidé à diffuser et à discuter, à gauche et à droite. J’ai également assisté aux sessions de formation d’ORBIT pour me tenir au courant des politiques relatives aux réfugiés. De nos jours, nous ne pouvons plus nous per- mettre de ne pas rester en contact avec les développements ayant lieu dans la société ; par exemple, je li- sais la trilogie de Yuval Noah Harari (Sapiens, Homo Deus, 21 leçons pour le 21e siècle). Un signe révélateur !

    En principe, j’utilise le transport public et, si nécessaire, je pratique le covoiturage. Récemment, un jour de pluie, j’ai participé à l’une des marches sur le climat à Bruxelles (70.000 personnes y ont participé). Une dame tenait une pancarte : “Je dois venir avec vous, insistaient mes filles !”

    Ici, en ville, je suis membre du groupe local d’Amnesty. Nous organisons régulièrement des soirées de « rédaction de lettres d’Amnesty », une manière démodée, certes, mais toujours   efficace.   Lors   de   la semaine des droits de l’homme durant l’année, nous invitons le public à participer à un marathon de rédaction de lettres. Au service des écoles et des guides de la ville, j’ai organisé une marche des droits de l’homme à Lier. Un membre de notre groupe Amnesty coordonne également le « Conseil mondial » local (y compris l’atelier sur le commerce équitable, les groupes minoritaires, etc.).

    Je fais partie d’un fan club, le MOWE-Lier : des bénévoles qui ai- dent les demandeurs d’asile et les migrants nouvellement arrivés à trouver un logement et d’autres nécessités, en leur donnant des cours de coaching, etc. L’année dernière, j’ai participé au groupe de conversation. Le dimanche, je participe à la messe et à d’autres célébrations à de Brug (le pont).

    Pendant le carême, un érudit protestant s’est occupé des célébrations thématiques. À une autre occasion, un Imam a prononcé « l’homélie ». À plusieurs reprises, on m’a demandé de rejoindre le groupe des célébrants, mais j’ai refusé, afin de laisser de la place aux plus jeunes. Ain- si, un jeune ouvrier pastoral dirige parfois la célébration.

    Lors des précédentes journées de rencontres de BNL (septembre 2018), nous avions été mis au défi de pratiquer notre foi en ce temps de sécularisation. J’essaie donc de reformuler et de vivre ma foi «séculière». Je suppose que le premier « croyant séculier» était Jésus lui- même, comme l’Évangile de Jean le laisse dire: «Femme, crois-moi : l’heure vient où vous n’irez plus ni sur cette montagne ni à Jérusalem pour adorer le Père. Dieu est esprit, et ceux qui l’adorent, c’est en esprit et vérité qu’ils doivent l’adorer » (Jn 4,21.24).

    Heureusement, la vie est plus que les priorités CICM. Il y a des con- frères, des familles, des amis et des voisins, des anniversaires et des funérailles, des rencontres inattendues. Il y a une petite causerie, une fantaisie, un humour, un rire et le loisir, la cuisine et la vaisselle, la marche et la lecture. ■

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