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    Le Charisme de Théophile Verbist dans le monde d’aujourd’hui

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    Atkin Timothy Ongoing FormationPar Frans De Ridder, cicm

     

    Nous célébrons le bicentenaire de la naissance de Théophile Verbist, notre Fondateur. Notre communauté missionnaire de Taïwan a organisé une récollection du 7 au 9 février. Au cours de cette récollection, nous avons réfléchi ensemble sur le charisme de notre Fondateur. Nous avons prié et médité sur les deux piliers de son charisme fondateur : les enfants abandonnés en Chine et la conversion des infidèles. Je voudrais partager quelques mots sur ces deux aspects de nos priorités missionnaires, deux cents ans après la naissance de notre Fondateur.

    Enfants abandonnés

    À Taïwan, CICM a été parmi les pionniers à instaurer des programmes pour les « enfants spéciaux ». Les écoles fondées et gérées par CICM ont des programmes d’éducation spéciale. De nos jours, les couples qui attendent un enfant passent un examen prénatal. Si l’enfant présente un symptôme inhabituel ou n’est pas du « sexe » qu’ils souhaitaient, l’avortement est la pratique la plus « courante ».

    Au fait, il y a les nombreux enfants abandonnés avant leur naissance. L’avortement est comme un cancer profondément enraciné à Taïwan, parmi les plus élevés au monde. Il est même considéré comme l’un des moyens basiques et pratiques de planification familiale. Non seulement l’avortement est un aspect difficile de cette société, mais aussi beaucoup de gens ne veulent pas du tout de bébés… De plus en plus de jeunes ne veulent pas se marier. Je pense que ce serait un signe de fidélité à notre Fondateur que d’être « pro-vie ». Dans notre pastorale des couples et des jeunes, CICM doit défendre avec force le choix des familles où les enfants sont considérés comme une bénédiction !

    Conversion des infidèles

    Qui sont les infidèles aujourd’hui ? Pour notre Fondateur et ses compagnons, je suppose que les « infidèles » étaient les non-catholiques ou les non-chrétiens. À la lumière des documents du Vatican II, nous croyons que nous devons prêter attention à l’autorévélation de Dieu dans les autres religions. Cela demande une plus grande attention au dialogue interreligieux. En lisant un essai du Cardinal de Kesel de Belgique, j’ai observé sa grande préoccupation pour l’influence croissante de l’Islam en Belgique. Lumen Gentium (no. 16) et Nostra Aetate nous donnent une forte impulsion pour réfléchir et prendre des initiatives dans le domaine de la découverte de la présence de Dieu dans les autres religions. Toutes les religions doivent devenir des partenaires au service du Royaume de Dieu.

    Étude de la langue

    Toutefois, le point qui m’a le plus frappé est la prise de conscience du fait que la maîtrise de la langue chinoise par notre Fondateur était certainement limitée. Et je ne le blâme pas. Il était déjà au début de la quarantaine et n’avait pas eu le temps d’apprendre le chinois avant son départ pour la Chine.

    De plus, une fois en Chine, il était occupé à organiser la préfecture, à écrire d’innombrables lettres pour la Belgique, à collecter des fonds et à faire la promotion des vocations pour que bientôt d’autres jeunes missionnaires puissent venir en Chine. D’une certaine manière, il a eu la « chance » que l’Eucharistie, les sacrements, les chants et les prières étaient encore en latin. Puis, après à peine deux ans dans la mission de Chine, notre Fondateur est mort.

    Théophile Verbist n’avait pas eu la chance d’accès à aucune école de langue, comme aujourd’hui. De nos jours, les MEP (Missions Étrangères de Paris) peuvent passer trois ans de temps plein à l’étude des langues. En réfléchissant sur cet aspect de notre Fondateur, j’ai commencé à l’admirer encore plus pour son humilité et sa ténacité. Notre Fondateur dépendait presque entièrement de l’aide des laïcs et de Paul Splingaerd, son jeune aide légendaire, un homme à tout faire d’une vingtaine d’années qui avait un « don » pour les langues.

    Même pour nous aujourd’hui, trois ans d’études de langues à plein temps ne sont pas encore suffisants, et de loin. L’on a demandé à l’un de nos bons amis, les Missionnaires de Bethléem, qui est décédé à l’âge de 90 ans, après plus de soixante ans à Taïwan, ce qu’il y avait de plus difficile dans le travail de missionnaire dans le pays. Sans aucune hésitation : « la langue chinoise… » a-t-il soupiré.

    L’étude de la langue est l’un des aspects les plus déterminants de l’inculturation et du respect de « l’âme » des personnes avec lesquelles nous voulons partager la Bonne Nouvelle. L’étude de la langue est une partie essentielle de la Formation permanente. Se débrouiller avec le chinois ordinaire ne suffit pas. Malheureusement, beaucoup d’entre nous ne sont pas assez familiers avec la littérature chinoise ou les classiques de Confucius, Mencius, Zhuang Zhe, la poésie chinoise ou les religions chinoises.1 Grâce à cette récollection sur notre Fondateur, j’ai pris un nouvel engagement de faire plus d’efforts et d’avoir la ténacité de notre Fondateur pour continuer, peu importe le peu de progrès que je peux encore faire à mon âge, car j’ai eu 82 ans en avril 2022.  

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    1. Je vous recommande le livre BEYOND EAST AND WEST, (in Dutch, Boven Oost en West) by John Wu.